De notre envoyé spécial à Tebessa et Souk Ahras, Kamel Amarni Abdelmalek Sellal a choisi, pour ce neuvième jour de campagne, une destination-test : l'extrême est du pays. Hier lundi, il était à Tebessa et à Souk Ahras où il était question d'apaiser la tension persistante dans la région depuis la fameuse histoire de la blague, à la veille du lancement officiel de la campagne : «D'ici, de Tebessa, je lance un vibrant hommage à la majestueuse montagne des Aurès.» Le directeur de campagne de Abdelaziz Bouteflika opte, d'emblée de son premier meeting animé à Tebessa, pour le registre populiste : «Quand j'étais récemment à Tlemcen, je leur disais que, pour moi, l'Algérie c'est de Tlemcen à Tébessa ! Oui, je le répète aujourd'hui. L'Algérie c'est de Tebessa à Tlemcen. Ici, c'est le bastion de la Révolution. Derrière chaque pierre de la région se cachait un moudjahid. C'est pour cela que Tebessa, c'est elle qui déclenche les feux rouges à chaque fois qu'un problème surgit dans le pays.» N'oubliant tout de même pas qu'il est en campagne électorale avant tout, le représentant du candidat toujours absent enclenche aussitôt après: «Faites-nous confiance. vous nous trouverez toujours à vos côtés. Récemment, lors de ma dernière visite ici, vous m'avez demandé de baptiser l'université du nom de Larbi Tebessi. Eh bien, cela se fera ! Avec le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, nous nous engageons à poursuivre notre œuvre et ce, pour le bien-être du citoyen algérien.» Puis, pour la population de Tebessa, il aura cette promesse : «Nous allons renforcer l'économie frontalière au profit des populations de la région.» Comme d'habitude, Sellal reviendra sur l'argument central du quatrième mandat, «la stabilité». Il dira à ce propos, s'adressant à son assistance de Tébessa : «Je ne suis pas venu pour vous présenter le bilan de Bouteflika. Il est connu. Il est palpable. Vous, vous habitez une région frontalière, vous pouvez en témoigner. Vous êtes à côté d'un pays voisin frère. Ce pays, et tous les autres dans la région connaissent des turbulences. A l'exception de l'Algérie et ce, grâce à des hommes, à leur tête le Président.» Un Président-candidat, Sellal le répète encore et toujours, dont le projet est «de permettre le passage du flambeau. Je vous fais le serment de poursuivre notre effort en direction de la jeunesse. Le projet du Président est qu'à la fin de son prochain mandat, nous aurons définitivement mis fin à la crise de logement». Au plan politique, le représentant de Bouteflika clamera qu'«il est temps pour la génération post-indépendance de diriger le pays». «Nous ne pouvons pas livrer le pays à n'importe qui» Le représentant de Bouteflika arrivera dans l'après-midi au niveau de la salle du meeting à Souk Ahras comme il avait quitté celle de Tebessa la matinée, dans une grosse bousculade. C'est devenu désormais un rituel et ce, en raison de la mauvaise organisation des directions de campagne du candidat Bouteflika au niveau des wilayas. Ceci étant, Sellal livrera à partir de Souk Ahras un nouveau message qui ne laisse aucun doute quant à l'issue décidée pour le rendez-vous du 17 avril. «Nous nous apprêtons à tenir une importante élection présidentielle le 17 avril. Nous ne pouvons pas livrer le pays à n'importe qui. Certes ce sont tous des hommes de valeur (les autres candidats, Ndlr) mais nous avons besoin, plus que tout, d'un président d'expérience. Un homme qui a une grande vision pour le pays car les défis sont énormes.» Pour le directeur de campagne du Président-candidat, le projet du quatrième mandat consacrera «une démocratie forte et sereine.» Cela, à travers une révision de la Constitution qui constitue visiblement la pierre angulaire, le projet phare via lequel Bouteflika tentera de donner un semblant de justificatif à un quatrième mandat qu'il impose par un autre coup de force. Pour reprendre avec cette formalité qu'est la campagne de Bouteflika, Sellal s'est offert, hier après-midi, un bain de foule dans la commune de Bouchegouf, dans la wilaya de Guelma.