Hasna Yacoub Zorna, cavaliers et barouds ont retenti dès l'arrivée du cortège de la campagne électorale au niveau de la salle omnisports de la ville de Tébessa. Le déplacement vers la salle qui se trouve juste à côté de l'aéroport n'a pas permis de prendre la température des Tebessis. À peine quelques minutes et Abdelmalek Sellal s'est retrouvé en terrain conquis. Il est entré dans la salle sous un tonnerre d'applaudissements des jeunes. Car, il faut le souligner, les présents au meeting du représentant du président candidat étaient dans leur majorité, pour ne pas dire leur totalité, des jeunes âgés d'une vingtaine d'années en moyenne. C'est en imitant le geste connu du candidat Bouteflika, à savoir saluer les citoyens en portant sa main sur son cœur, que Abdelmalek Sellal s'avance vers la tribune officielle. Dès sa prise de parole, l'ex-Premier ministre, qui avait commis une bourde à l'égard des Chaouis, a lancé : «Mon message sera fort à Tébessa, ville d'Histoire, des gloires et des hommes valeureux.». Sellal ajoute : «Les Tebessis aiment leur pays et ils l'ont démontré plus d'une fois. De Tébessa, je tiens à saluer chaleureusement les Aurès. Nous sommes tous une même famille.» Après ce clin d'œil aux Chaouis, Abdelmalek Sellal est revenu sur le programme du candidat Bouteflika. Il a rappelé les projets déjà réalisés dans la région et a promis que d'autres suivront dans le cas où un quatrième mandat est accordé au président candidat. Sellal s'est engagé au nom de son candidat à offrir une meilleure vie aux jeunes, de l'emploi, des logements etc. Il s'est même engagé à ce que le problème du logement soit définitivement résolu dans les cinq ans à venir, si la gestion du pays est accordée à nouveau au président candidat. Il a assuré par ailleurs que le candidat Bouteflika est convaincu aujourd'hui que «le temps est venu pour céder le pouvoir aux jeunes. C'est l'engagement de Bouteflika s'il est réélu et comme vous connaissez l'homme, il tient toujours parole». Le directeur de campagne ne manque pas, avant de finir son meeting, d'insister encore : «Nous sommes un seul peuple. Une seule famille. Il faut renforcer l'unité nationale.» Mais à peine Abdelmalek Sellal a-t-il fini son discours que les jeunes, qui scandaient des «one, twoo, three, viva l'Algérie. Vive Bouteflika», se déchaînent. D'un geste commun et sans concertation, les pancartes à l'effigie du candidat Bouteflika qu'ils brandissaient, ont été lancées vers la tribune officielle. Des chaises ont été cassées et leurs éléments lancés contre les organisateurs et autres membres de la délégation de campagne. Cacophonie générale. Grande bousculade devant la porte de sortie. Tous voulaient fuir la salle omnisports, surtout après le fracas des éclats de verre des fenêtres. Une fois le seuil de la porte dépassé, la vue de l'important nombre des agents de la DSI (division spéciale d'intervention), donne des sueurs froides. Les véhicules sont vite regagnés et le convoi s'ébranle à nouveau à destination de Souk Ahras. Et dans cette ville, la petite salle de conférences Miloud-Tahri s'est avérée trop exiguë pour contenir le nombre important des fidèles au président Bouteflika. Comme à Tébessa, les you-you et les barouds étaient au rendez-vous. La désorganisation et la sécurité en force aussi. Très satisfait de l'accueil qu'il lui a été réservé dans cette salle par les Souk Ahrassi qui n'arrêtaient pas de scander «les Chaouis avec Bouteflika», Abdelmalek Sellal ne manque pas de remercier les partisans du quatrième mandat dans cette ville et de leur lancer «Abdelaziz Bouteflika a insisté pour que je vous transmette ses salutations et son affection personnelles pour la région». Il a ensuite exposé les grandes lignes du programme électoral avant de formuler les engagements du candidat en ce qui concerne la révision de la Constitution, la consécration de la démocratie participative et l'instauration d'un Etat de droit fort qui va améliorer la vie des citoyens sur un plan social et économique. Avant de quitter Souk Ahras, Abdelmalek Sellal a tenu à remercier tous les habitants de la région qu'il considère comme les «défenseurs des frontières et de la stabilité du pays». Et à propos de cette stabilité Sellal conclut : «L'Algérie stable et sécurisée reste le seul pays dans la région à préserver sa souveraineté.» Avant de regagner Alger, Sellal s'est arrêté à Benchegouf, dans la wilaya de Guelma, où il a eu son premier bain de foule depuis le début de la campagne. H. Y.