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Abou Ammar de A � Z
Par Ma�mar FARAH
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 11 - 2004

ALG�RIE : Notre r�volution a toujours constitu� un exemple � suivre pour Arafat et les siens. Le dirigeant palestinien a constamment trouv� aide et soutien aupr�s des autorit�s et du peuple alg�riens. C'est � Alger que les premiers communiqu�s annon�ant la cr�ation du Fatah, d�but 1965, ont �t� publi�s. C'est Alger que la direction de l'OLP pouvait tenir ses assises sans subir la pression de ceux qui, partout ailleurs dans le monde arabe, voulaient s'�riger en tuteurs. C'est � Alger que fut annonc�e la cr�ation de l'Etat palestinien. On cite souvent la c�l�bre phrase du pr�sident Boumediene : �Nous sommes toujours avec la Palestine, qu'elle soit fautive ou victime�.
BEYROUTH : Dans cette ville assi�g�e par l'arm�e isra�lienne en 1982, la population locale a pu appr�cier la disponibilit� et la gentillesse d'Abou Amar ainsi que ses grandes qualit�s de militant humble et solidaire. Et c'est pour �pargner un v�ritable carnage aux habitants de la capitale libanaise qu'il d�cidera finalement de quitter la ville, pour un autre exil forc�.
CHADLI : En 1987, le pr�sident alg�rien r�ussissait r�unir un sommet arabe – parmi les plus importants de l'histoire — pour soutenir la premi�re Intifada. Pour la petite histoire, Hassan II, connu pour ne pas �tre un grand adepte des voyages, ni un chef d'Etat assidu aux r�unions arabes, s'�tait d�plac� personnellement � Alger, par voie maritime.
DIRIGEANT : Apr�s avoir �t� un grand commandant militaire et un strat�ge de la lutte r�volutionnaire ainsi qu'un bon chef d'un mouvement de lib�ration, Yasser Arafat sera un dirigeant tout � fait remarquable, assurant un �quilibre, parfois pr�caire, entre des tendances et des id�ologies diam�tralement oppos�es. Il est en m�me temps le dirigeant du Fatah, le pr�sident de l'OLP et le pr�sident de l'Autorit� palestinienne. Il assistera � de nombreux sommets arabes en qualit� de pr�sident et sera re�u avec tous les �gards dans plusieurs capitales mondiales. EGYPTE : C'est un �pisode peu connu de la vie d'Arafat. Il a men� dans ce pays des �tudes de g�nie civil, mais fut arr�t� de nombreuses fois � cause de ses activit�s politiques. Par la suite, il fut invit� � quitter le pays.
FATAH : Cr�� en 1965, ce sera le premier noyau de la r�sistance qui deviendra, plus tard, le principal mouvement de l'OLP. GAZA : Apr�s les accords de paix sign�s avec Isra�l, Abou Ammar r�alise son r�ve. Mais c'est un r�ve tronqu� puisqu'il est loin de l'�tat palestinien ind�pendant. Arafat est accueilli en h�ros � Gaza o� il installe la pr�sidence de l'Autorit� palestinienne. Mais, depuis l'arriv�e du Likoud au pouvoir, les relations entre les deux parties se sont d�t�rior�es et Arafat est chass� de Gaza. Encore l'errance solitaire, mais cette fois-ci � l'int�rieur des Territoires. Il trouvera refuge � Ramallah o� son si�ge sera bombard�…
HUSSEIN : Avec la multiplication des incidents aux fronti�res isra�lo-jordaniennes (la Cisjordanie est occup�e par Isra�l apr�s la guerre de 1967 ; elle �tait sous autorit� jordanienne depuis 1949), la tension monte entre Jordaniens et Palestiniens. Le roi Hussein d�cide d'en finir en l�chant ses troupes contre les organisations palestiniennes. 3500 Palestiniens seront ex�cut�s � Amman. Ce fut le septembre noir. Pour la petite histoire, et au cours d'un sommet arabe – tenu au Maroc, si mes souvenirs sont bons —, le pr�sident Boumediene refusa de serrer la main du roi Hussein, en soulignant haut et fort : �Je ne sers pas une main t�ch�e du sang palestinien�
ISRA�L : En quatre d�cennies, Arafat �voluera sur la question de l'�tat h�breu. Partisan convaincu de son �viction de la carte � ses d�buts, il sera plus conciliant dans les ann�es 1986 lorsqu'il signera les accords de paix avec Rabin. D�sormais, il reconna�t � Isra�l le droit d'exister � l'int�rieur de fronti�res s�res. Mais, pour lui, ces fronti�res sont celles de 1967, avec un J�rusalem arabe, capitale du futur Etat palestinien.
J�RUSALEM : Arafat est originaire d'une famille de sept enfants dont il est le sixi�me. Originaire d'El Qods, il passe son enfance en Egypte. La ville mythique de J�rusalem et sa c�l�bre mosqu�e, consid�r�e comme un lieu saint, seront omnipr�sentes dans ses discours ; Il a toujours r�v� d'y accomplir la pri�re…
KOWE�T : C'est dans ce pays, o� il s�journe apr�s l'�pisode �gyptien, qu'il cr�e le Fatah, d�but janvier 1965.
LUTTE : Tr�s jeune, il est convaincu de la n�cessit� de se battre par tous les moyens pour lib�rer son pays. C'est ainsi qu'il s'engage dans le combat d�s le d�but. Il a distribu� des tracts et particip� � des op�rations antiisra�liennes. Partisan d'une autonomie totale de l'OLP, il pense que la lutte doit �tre men�e par les Palestiniens eux-m�mes, comme en Alg�rie.
MAIN : En 1974, il pronon�a cette phrase c�l�bre : �Je suis venu porteur d'un rameau d'olivier d'une main et d'une arme de combattant de la libert� de l'autre. Ne laissez pas le rameau d'olivier tomber de ma main.�
NOMADE : D'Egypte au Kowe�t, d'Amman � Beyrouth, de Beyrouth � Tripoli (sud Liban), de TripoliTunis, de Gaza � Ramallah, Arafat a v�cu une vie de nomade. Dans cette solitaire errance qui a dur� trente ann�es, il apprendra qu'il ne peut compter que sur les amis sinc�res.
ONU : Nous sommes en 1974 et l'assembl�e g�n�rale de l'ONU est pr�sid�e par une figure marquante de la diplomatie mondiale, un r�volutionnaire qui, sous l'autorit� de Boumediene, portera le message de notre pays aux quatre coins du monde, constituant un v�ritable casse-t�te pour les centrales de renseignements occidentales. Il s'appelle Abdelaziz Bouteflika. Et lorsqu'il invite Abou Ammar � s'asseoir sur le si�ge r�serv� aux chefs d'Etat, ce fut le toll� g�n�ral. Mais le coup est parti et Arafat monte � la tribune avec un rameau d'olivier. Il prononcera un discours historique o� il reconna�tra, pour la premi�re fois, le droit des Juifs � vivre en Isra�l. Ce fut un vibrant plaidoyer pour une solution pacifique. Nous sommes en 1974… Il ne sera entendu que vingt ann�es plus tard…
PROBL�MES : Arafat a toujours eu des probl�mes avec les gouvernements arabes, hormis un petit nombre dont ceux d'Alg�rie, de Tunisie et du Maroc. Les diff�rentes fractions de l'OLP ont jou� un r�le d�terminant dans cette situation puisqu'elles �taient, dans leur immense majorit�, inf�od�es � des r�gimes arabes. Par ailleurs, l'OLP de Arafat devenait un Etat dans l'Etat. Arafat est chass� de Jordanie en 1970. Il quitte Beyrouth en 1982, puis Tripoli en 1983…
QUALQUILIA : Cette ville des territoires occup�es a �t� transform�e en une vaste prison lors de l'invasion sanguinaire des troupes isra�liennes de mai 2003.
REVENDICATION : Le Fatah lance la premi�re attaque contre les forces d'occupation le 30 d�cembre 1964, � minuit. Et c'est Yasser Arafat qui d�pose les communiqu�s chez les r�daction de Beyrouth.
SURVIVANT : Arafat a �chapp� miraculeusement � la mort � plusieurs reprises. Il est sorti indemne d e plusieurs agressions isra�liennes qui le visaient personnellement. Il a �galement �chapp� � de nombreux accidents de la route ainsi qu'� un accident d'avion et � des tentatives d'assassinat qui se comptent par dizaines.
TUNIS : Apr�s Beyrouth et Tripoli (sud Liban), Arafat installera son quartier g�n�ral dans la banlieue de la capitale tunisienne. M�me � des milliers de kilom�tres de Tel-Aviv, son si�ge n'�chappera pas au bombardement des avions isra�liens, ni aux incursions des agents du Mossad.
VIOLENCE : En 1970, lorsque le Mossad porte la guerre � l'ext�rieur du territoire palestinien, en assassinant des cadres de l'OLP, cette derni�re r�plique et ce sera la p�riode de la violence radicale. Terrorisme pour les uns, lutte l�gitime pour les autres, cette violence d�rape quand ce sont des victimes civiles innocentes qui en paient le prix. D�tournements d'avions, attaques d'a�roports, prises d'otages : Arafat est impliqu� dans ces op�rations. Mais, tr�s vite, il abandonne cette voie…
WASHINGTON : Apr�s l'�re Clinton durant laquelle Arafat �tait re�u en grande pompe, Arafat est devenu ind�sirable � la Maison Blanche. Reprenant � ses comptes les th�ses de Sharon, l'administration US fait du d�part du leader palestinien une condition pr�alable � la cr�ation d'un �tat palestinien ind�pendant.
YASSER : Si Arafat est son vrai nom, Yasser n'est qu'un pseudonyme. Son vrai pr�nom est Mohammed Abderrahmane, Abderraouf Arafat. Son pseudonyme de guerre est Abou Ammar
ZEYD : Le d�funt pr�sident des Emirats arabes unis �tait l'un des principaux pourvoyeurs des instances palestiniennes, depuis l'�poque de l'OLP jusqu'� celle de l'Autorit�.


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