�poustouflantes, l'ambiance et la f�erie que peuvent lib�rer les cordes d'un mandole. Un visa pour le monde et le temps. C'est ce � quoi ont eu droit les spectateurs du concert de Mohamed Rouane � la salle Ibn-Zeydoun, mardi dernier, pour l'interpr�tation en live de son nouvel album de Casbah Jazz, R�ve. R�ve est le premier morceau de cet album, il met en lice, apr�s une introduction devenue populaire ces derniers temps gr�ce � la radio El Bahdja, les percussions de la batterie de Nazim Ziad, qui se posent sur la m�lodie du mandole tel un voile transparent qui laisse transpirer la myst�rieuse beaut� d'une mari�e. Subtilement et respectivement, Rouane fait c�toyer la modernit� et la tradition, faisant valser son mandole blanc entre un rythme sahraoui jazzy et un flamenco ch�abi inspir� d'un certain El-Hadj Mohamed El-Anka. Sa musique offre un magnifique paysage aux diff�rents styles alg�riens et d'ailleurs, une �re nouvelle pour des airs anciens. Les compositions de Rouane nous invitent � voyager, pieds nus et yeux ferm�s, sur les terres musicales paisibles de l'Alg�rie profonde. Jeune Alg�rois atypique et sympathique, p�re de famille, nous retrouverons Rouane le lendemain dans son accoutrement sahraoui pour l'�couter parler de son monde et de son R�ve. * Hier, vous avez donn� votre second concert depuis la sortie r�cente de votre dernier album. Satisfait ? Pleinement. Et je tiens, avant tout, � remercier les organisateurs de la salle Ibn- Zeydoun qui m'ont offert cette opportunit� et mon ami Nazim Ziad, le jeune batteur prodige qui m'accompagne sur sc�ne et le public venu nombreux. D'ailleurs, j'ai remarqu� que pas mal de spectateurs �taient d�j� pr�sents � mon premier concert, �a prouve qu'ils ont aim�. Musicalement je me suis surpris avec mon batteur et mes jeunes invit�s, les guitaristes de flamenco, nous sommes partis sur des improvisations incroyables sans toutefois perdre la coh�sion, une bonne performance. *Mohamed Rouane n'est pas un inconnu, les m�lomanes de la chanson m�diterran�enne sont d�j� habitu�s � vos compositions… Exact. J'ai d�j� fait un bon bout de chemin musical avec le groupe M�dit�rran�o. Pendant plus de huit ans, on a produit deux albums tr�s r�ussis et j'ai acquis une grande exp�rience, mais nous nous sommes s�par�s il y a 3 ans, et ,depuis, je me suis lanc� dans mon projet en solo. Difficile au d�but de se faire un nouvel environnement et d'imposer un nouveau style ; Dieu merci, tout va pour le mieux. *Le nouveau style, c'est ce que vous appelez Casbah Jazz ? Oui. D'abord Casbah pour donner le timbre alg�rien � ma musique, car je consid�re que notre Casbah est la plus belle et la plus symbolique du m�tissage culturel qui a travers� notre pays, et Jazz pour la rendre libre, une id�e qui m'est venue lors du festival de jazz de Constantine de 2003, lorsque j'ai demand� au grand jazzman Fabricio du groupe Acamoun de m'inculquer 2 ou 3 gammes de jazz, il m'a r�pondu que je faisais d�j� du jazz avec mon mandole et que j'avais d�j� son esprit dans ma musique. *Justement, toute votre musique repose sur cet instrument. Pourquoi l'avoir choisi ? Le mandole est un instrument magique pour moi, la premi�re fois que j'en ai jou� il m'a semblait que je le faisais depuis 20 ans. Aux premi�re notes il m'ensorcela, j'avais l'impression qu'il me r�pondait et, depuis, il m'a plus jamais quitt�. Maintenant j'ai l'ambition de le faire d�couvrir au monde arabe et occidental car malgr� son anciennet� — cr�e par les Perses en 1322 — il est ignor� du monde et nous sommes le seul peuple � l'avoir gard� dans nos compositions musicales. *Le votre est particulier, il est de couleur blanche ! J'ai toujours voulu avoir un mandole de cette couleur, j'ai veill� personnellement � sa fabrication avec un ami dans une petite boutique pr�s de la place des Martyrs. Le blanc c'est pour symboliser la paix, et la musique que je cr�e se veut un hymne � la paix de l'esprit. *Prochain concert ... Le 22 d�cembre � la salle Ibn-Zeydoun.