Un public de qualité est venu applaudir notre artiste au mandole blanc... L'ensorceleur musicien au mandole, alias Mohamed Rouane, est revenu mardi soir à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, où il nous a transportés encore une fois dans un monde fait de rêve et d'apaisement. Cela tombe bien, «Rêve» est justement le titre de son album sorti il y a un an et dont la magie continue à faire son effet. Entouré de ses musiciens, Djihad de l'école Gharnatiya au qanoun, Liamine au ney, Hakim à la percussion, Kheiredine au violon et Mourad à la derbouka et bendir, Mohamed Rouane le mandole blanc dans les bras, ouvrira son récital par son Rêve porte-bonheur qui rappelle l'appel du muezzin suivi de Tinhinane, dédié à cette princesse marocaine exilée dans le Sud algérien. Un morceau enchanteur qui, à notre avis, résume à la perfection l'esprit de l'album. De la richesse dans les sons algériens, targui, andalou mélangé à un parfum occidental où se distingue l'improvisation du jazz. Une fusion harmonieuse qui séduira un public de qualité venu nombreux applaudir notre artiste. En effet, Mohamed Rouane, qui a gagné en maturité musicale - nous ne le dirons jamais assez - saura servir au public un plateau de morceaux de choix où se tissent des mélodies différentes, maghrébines, voire méditerranéennes. «Casbah», «Evasion» ou encore «Oriental» sont autant de titres évocateurs qui mêlent à la fois tradition et modernité. Et c'est tout naturellement dans ce flot méditatif et artistique que Mohamed ferme les yeux pour nous guider plus intensément vers sa terre métisse laissant le public émerveillé. Outre Rêve, Mohamed Rouane interprétera aussi de noveaux morceaux qui figureront dans son prochain album. On peut citer «Djaouhara», un savoureux morceau aux inclinaisons turques décliné sur un rythme 7/4, mais aussi un beau voyage flamenco-arabe ou encore ce titre «Pour toi El Anka» dédié à ce grand maître du chaâbi. «Je suis toujours à la recherche de mon son, même si je pense que j'ai trouvé ma voie musicale. Il reste beaucoup de travail à faire avec beaucoup d'idées à développer. Mon but est de faire évoluer notre musique et faire écouter de nouveaux sons au public, toujours dans cet esprit spirituel fait de tradition et d'évasion», nous confiera en back-stage Mohamed Rouane et d'indiquer: «Je veux que celui qui écoute notre musique sache que c'est un Algérien qui joue et surtout avec un mandole, un instrument qui est né à la Casbah et ce, mélangé à une certaine liberté dans l'arrangement. C'est ce que veut dire le mot Casbah Jazz». Une belle définition que l'artiste a choisie pour décrire son style. Pour les inconditionnels de Mohamed Rouane, sachez qu'il se produira à nouveau le 23 octobre prochain, toujours à la salle Ibn Zeydoun.