Le mandole divague, perd de sa langue originelle, emprunte les sentiers du jazz et du flamenco. Mohamed Rouane découvre une nouvelle exécution de cet instrument dédié traditionnellement à la musique chaâbie. Découlent des sonorités atypiques, des glissements complices entre les genres et un espace temps musical fraîchement défriché. En concert mercredi dernier à la salle Ibn Zeydoun à Alger, cet ex-membre et fondateur du groupe Méditerranéo a exposé, en compagnie de Nazim Ziad à la batterie, un échantillon de ce que recèle Rêve, son album solo sorti le jour même chez Belda Diffusion. La distribution sur scène réduite au minimum, comparée à celle déployée sur l'album où figurent neuf compagnons, n'a pas dérangé l'âme du Rêve de Rouane. Le mandole demeure l'objet maître de cette cuisine interne. A la batterie, Nazim Ziad démontre sa maîtrise génétique des caisses, à la lisière d'un genre qui n'est pourtant pas le sien. Pour se faire des repères, il est utile de savoir que Mohamed Rouane est l'auteur du prélude musical qui annonce l'appel à la prière sur la radio locale El Bahdja. Mohamed Rouane sera le 22 octobre prochain sur la même scène Ibn Zeydoun. En attendant, Rêve est disponible chez les disquaires qui en veulent bien. A détenir absolument. Mohamed Rouane - Rêve Belda Diffusion 200 DA