La commercialisation des cartes d'abonnement Al Jazeera Sport est un marché bien juteux. Non pas seulement en termes de quantité de cartes écoulées mais aussi en ce que le filon offre comme opportunités de se sucrer sur le dos du Fisc et du Trésor public. Mohamed bci - Alger (Le Soir) L'arnaque prend plusieurs facettes. Il n'y a pas que ces changements de cartes à n'en point finir dont celui, annoncé dans la perspective de l'ouverture, en janvier prochain d'un bureau de la chaîne sportive Bein Sport à Alger ou dans le Maghreb. Une perspective entrant dans le cadre de la mue d'Al Jazeera Sport en Bein Sport Arabic avec plusieurs variantes dont celle en anglais, Bein Sport America, en prévision de la Coupe du monde au Brésil l'été prochain, ou encore celui de l'été dernier opéré sous le mobile de lutter contre le piratage, obligeant les abonnés d'Al Jazeera Sport à se doter de nouveaux décodeurs compatibles avec le nouveau système de cryptage. Des abonnés qui devront se doter, non seulement de la traditionnelle carte mais de nouveaux matériels compatibles avec le système de cryptage qui sera introduit en 2014. Des changements récurrents opérés sans avertir les clients qui supposent des dépenses supplémentaires. Et les intervenants dans ce commerce des plus porteurs ne s'encombrent pas d'autres scrupules. Et pour cause, un représentant d'une des deux sociétés de commercialisation des cartes Al-Jazeera Sport en Algérie est sous contrôle judiciaire ainsi que six autres personnes, quatre autres complices étant en détention provisoire, impliquées dans une affaire de blanchiment d'argent et de détournement vers des banques étrangères, éventée par la Gendarmerie nationale. Plus que cela, cette activité de commercialisation de cartes Al Jazeera Sport s'effectuerait dans une totale opacité et illégalité. Elles étaient pas moins de 385 000 à être écoulées en Algérie en 2012 avec la somme de 101 dollars encaissés par unité. Soit un chiffre d'affaires réalisé et non déclaré de l'ordre de 4 235 000 dollars. Et la belle affaire des deux distributeurs exclusifs dans le pays de ce sésame télévisuel ne s'arrêterait pas là puisqu'ils auraient tout simplement «ignoré» aussi bien le Fisc en termes de TVA et les douanes. Et dire que la carte à puce revient à seulement 2,20 dollars. Contactée, une responsable de SOS Mobiles, un des deux vendeurs exclusifs de ces cartes, a d'abord requis l'anonymat avant de refuser tout commentaire une fois mise au parfum de l'objet de l'interpellation. «Je ne peux rien vous dire, seul le patron est habilité à vous entretenir», se limitera à affirmer notre interlocutrice. Quant au second distributeur, il a été tout simplement injoignable malgré nos multiples appels.