L'arbitre international Farouk Houasnia est «mis au frigo.» Moins de quarante-huit heures après son office lors du match JSK-ESS (1-1) comptant pour la 8g journée, Houasnia est sanctionné «jusqu'à la fin de la phase aller», indique un communiqué publié par les sites de la FAF et de la LFP. Le motif de cette suspension temporaire n'a pas été précisé. Pour autant, le communiqué annonce que : «Houasnia sera prochainement entendu par la commission fédérale de l'arbitrage.» Aucune autre précision n'a été fournie à propos des causes ayant abouti à cette mesure disciplinaire frappant un arbitre de 39 ans, promu au rang d'international depuis 2010. Les deux institutions de gestion des affaires de football n'ayant pas jugé nécessaire de fournir le nom de la structure qui a pris cette décision, il est évident que les spéculations aillent dans tous les sens. Comme, par exemple, d'avancer que les deux formations en opposition, samedi dernier, la JSK et l'ESS en l'occurrence, avaient transmis leurs rapports à qui de droit. La direction du club kabyle ayant reproché à Farouk Houasnia d'avoir privé l'équipe de deux penaltys, tandis que celle de Sétif estimait avoir été privée d'un but signé Khaled Gourmi que l'arbitre a refusé pour une position d'hors jeu«imaginaire». Ce seraient donc ces «rapports «qui ont atterri dans les bureaux de la fédération et/ou de la ligue qui semblent être à l'origine de cette première sanction prononcée avant même que l'arbitre Houasnia ne soit entendu. Son audition est, dit-on, prévue «sous peu», le temps que les commissions spécialisées dans ce type d'affaires soient instruites et les différents témoignages (écrits surtout), réunis. Parmi les témoins, l'avis de l'inspecteur des arbitres, M. El-Hadi Serier (ancien arbitre inter-ligues et membre à la CCA) est prépondérant. C'est son rapport qui aurait pesé dans la décision de suspendre le referee Houasnia. Une sanction «politique»... Au lendemain de cette mesure frappant l'arbitre international que les deux instances de football (FAF et LFP) ont vite fait de rendre publique, alors qu'auparavant d'autres arbitres ont été sanctionnés par leur structure directe (CCA) sinon par l'une des structures (FAF et LFP) l'ont été en catimini, de nombreuses zones d'ombre entourent cette interdiction d'exercer infligée à un arbitre qui a déjà commis nombre de bourdes par le passé sans avoir à en payer le prix fort. Des observateurs supposent que «si Houasnia a été condamné au frigo jusqu'à la fin de l'aller, c'est plutôt pour calmer les esprits». Entendre par là les esprits de Moh-Chérif Hannachi et Hassan Hammar, respectivement président de la JSK et président du département football au sein de l'ESS. Ces deux personnages influents faisaient, hier, partie des principaux invités du patron de la FAF, Mohamed Raouraoua. Ce dernier a convié les présidents des clubs de la ligue 1 à une réunion durant laquelle un certain nombre de décisions «importantes» allaient être prises. C'est le caractère important des décisions mais également du poids de ces deux clubs qui serait, à en croire nos sources, derrière ce «sacrifice» nommé Houasnia. Coupable ou pas, ce dernier devrait rester au frigo jusqu'au 28 décembre prochain, date de la 15e journée de la phase «aller». Comme Benouza et d'autres arbitres livrés à la vindicte des présidents des clubs, Houasnia devra se taire publiquement, comme l'exige la sacro-sainte obligation de réserve.