Au plus tard au 30 novembre prochain, il sera exigé moins de documents administratifs pour la constitution des dossiers pour le permis de construire et le permis de conduire. Les guichets de l'état civil seront réorganisés et certaines administrations garderont leurs portes ouvertes jusqu'à 19 heures. Le ministre chargé de la réforme du secteur public s'y engage en attendant l'aboutissement de son plan d'action qui, dit-il, est loin d'être une campagne passagère. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Avouant être en train de «monter un ministère à partir de rien», Mohamed El Ghazi est conscient de l'ampleur de la tâche qui lui a été confiée. Il annonce une guerre contre la bureaucratie et la ferme intention de bousculer les habitudes des fonctionnaires. Des premières mesures sont prévues et devraient entrer en vigueur au plus tard à la fin du mois de novembre prochain. En plus de la généralisation de l'acte de légalisation à l'ensemble des chefs de service, il est prévu l'allégement des dossiers demandés pour l'établissement du permis de conduire et du permis de construire. Les préposés aux guichets, notamment ceux travaillant au niveau de l'état civil, seront désormais triés sur le volet. Plus question d'y affecter des personnes sanctionnées ou les jeunes issus des différents dispositifs d'aide à l'emploi. Le ministre chargé de la réforme du secteur public, invité hier du forum El Moudjahid, a expliqué que des facilitateurs seront désignés au niveau des guichets avec comme mission principale de simplifier les démarches administratives. Plus question à l'avenir de faire tout un circuit au niveau de l'état civil pour retirer, faire tamponner puis faire signer un document. Certaines administrations devront à l'avenir garder leurs portes ouvertes jusqu'à 19 heures pour permettre aux citoyens, notamment ceux qui travaillent, de pouvoir s'y rendre. La mesure ne touchera que les grandes agglomérations. Il ne s'agit là que de mesures dites urgentes en attendant un véritable toilettage de l'arsenal juridique pour simplifier un grand nombre de démarches administratives. Il serait temps, selon Mohamed El Ghazi, de réhabiliter la pièce d'identité et de ne pas galvauder l'extrait de naissance numéro 12 demandé à tort et à travers par de nombreuses institutions. Le ministre ouvre plusieurs chantiers et compte sur la collaboration des autres secteurs pour venir à bout de la bureaucratie. Une batterie d'inspecteurs seront dépêchés à travers les wilayas afin de veiller au respect des directives au moment où il n'est pas exclu d'installer des représentations du ministère dans ces mêmes wilayas. A terme, à échéance 2014, un observatoire du service public sera installé. Il sera constitué essentiellement de représentants de la société civile qui devront faire des propositions dans le sens de l'amélioration du service public. En attendant, le ministre a eu à mesurer hier tout le chemin qu'il restait à faire en écoutant le témoignage d'un citoyen qui attend depuis 1982 que le ministère des Affaires étrangères lui délivre enfin le certificat de décès de sa mère morte en accomplissant le rituel du hadj. Ses nombreuses démarches auprès du ministère des Affaires étrangères sont restées vaines. Un exemple parmi tant d'autres qui illustre, à lui seul, l'immense fossé qui sépare l'administration du citoyen.