La traditionnelle cérémonie officielle de commémoration de la date du déclenchement de la guerre de Libération s'est déroulée, cette année, sans la présence du Président Bouteflika. Ce sont les présidents des deux Chambres du Parlement et le Premier ministre qui ont officié en maîtres de céans hier vendredi au Palais du peuple. Un autre rendez-vous de manqué pour Bouteflika. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Après six mois de convalescence, suite aux séquelles de l'AVC dont il fut victime le 27 avril 2013, le Président Bouteflika ne renoue toujours pas avec les activités publiques qui demandent de l'effort physique. La célébration du 59e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954, s'est faite sans sa présence, lui qui, traditionnellement, présidait la cérémonie officielle au Palais du peuple. La charge de récolter les vœux à l'occasion a incombé au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, au président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Larbi Ould Khelifa, et au Premier ministre Abdelmalek Sellal. C'est ce trio qui a, en effet, reçu les vœux présentés par les hauts responsables de l'Etat et des officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire (ANP), des membres du gouvernement, des personnalités nationales et historiques, des moudjahidine, des représentants de partis politiques, de la société civile, des cadres de la nation, des personnalités artistiques ainsi que du corps diplomatique accrédité à Alger. Avec son absence ce vendredi au Palais du peuple, c'est la seconde cérémonie ancrée dans la tradition protocolaire que Bouteflika manque en l'espace de 15 jours. Le 15 octobre dernier, il n'a pas pu se rendre à la Grande Mosquée d'Alger (Djamaâ El Kebir) pour accomplir la prière de l'Aïd. En ce moment-là, les observateurs ont conclu que Bouteflika n'était toujours pas sorti de sa convalescence qu'il observe dans sa résidence du littoral ouest-algérois. Les dernières images montrées du Président remontent au 25 septembre dernier, date à laquelle Bouteflika avait présidé le seul Conseil des ministres durant les 10 premiers mois de l'année 2013. Dans la photo de famille, Bouteflika était montré assis sur une chaise roulante, entouré du staff gouvernemental. Une image qui confirmait qu'il ne pouvait se mettre debout et, donc, se mouvoir. Sitôt le Conseil des ministres expédié, Bouteflika s'est soustrait aux feux de la rampe, limitant ses activités à accorder des audiences au Premier ministre et au chef d'état-major de l'ANP ainsi qu'à signer des décrets divers. Cette soustraction aux feux de la rampe n'a cependant pas empêché que des voix du sérail affirment que la convalescence de Bouteflika évoluait bien, suggérant par là qu'il ne tarderait pas à reprendre ordinairement ses activités. Le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, est allé plus loin avec sa déclaration de ce que Bouteflika se porterait candidat à la présidentielle d'avril 2014 et qu'il mènerait lui-même sa campagne électorale. Sans revendiquer clairement être dans le secret de Bouteflika, Saïdani donnait l'air de quelqu'un qui en savait suffisamment pour pronostiquer la tenue d'un Conseil des ministres et dévoiler, sans crainte de rodomontades, la volonté de Bouteflika à réduire l'influence du DRS. D'aucuns ont dû attendre de constater de visu, lors de la cérémonie officielle de célébration du 1er Novembre, cette évolution positive de la convalescence de Bouteflika dont parle Saïdani. Finalement, Bouteflika a choisi, sur conseil de ses proches collaborateurs, de déléguer la présidence de la cérémonie à Bensalah, Ould Khelifa et Sellal. Surtout que le corps diplomatique accrédité à Alger était convié à la cérémonie. L'absence de Bouteflika au Palais du peuple ne manquera pas de relancer l'interrogation autour de sa capacité de gouverner et sur l'ambition qu'on lui prête de briguer un 4e mandat. Mais plus immédiatement, la question qui est posée est de savoir si Bouteflika accordera audience au secrétaire d'Etat américain John Kerry, attendu la première semaine de novembre pour une visite de deux jours à Alger, dans le cadre d'une tournée maghrébine du diplomate américain.