Le président de la République continue de manquer à ses obligations protocolaires. Mardi, il a manqué de prendre part à la prière de l'Aïd, accomplie, comme chaque année, au niveau de la Grande Mosquée (Djamaâ El Kebir) d'Alger. Sa convalescence, déjà excessivement longue, se prolonge et repose avec acuité la question de sa capacité à gouverner. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Les dernières images montrées du Président remontent au 29 septembre dernier, date à laquelle il avait présidé le premier Conseil des ministres de l'année 2013. Bouteflika, victime d'un AVC le 27 avril 2013, a été soigné pendant 80 jours en France et observe, depuis le 16 juillet, une convalescence au niveau de sa résidence à Alger. La présidence, au palais d'El-Mouradia, d'un Conseil des ministres devait inaugurer une reprise d'activités, la fin de sa convalescence. Mais, ce jour-là, le Président est filmé dans une posture qui éloignait une telle perspective. Pour la photo de famille, il a posé assis sur une chaise roulante alors que le staff gouvernemental était debout. Son absence, mardi, à la prière de l'Aïd confirme qu'il ne peut donc toujours pas s'adonner à une activité qui nécessite de l'effort physique et des déplacements. Et la grande question que d'aucuns se posent est celle de savoir pour combien de temps encore, l'évolution de son état de santé ne faisant plus l'objet de bulletins médicaux. Deux autres rendez-vous l'attendent dans les semaines à venir : les inaugurations de l'année judiciaire et de l'année universitaire. L'année dernière, Bouteflika, rappelons-le, avait manqué aux deux cérémonies, se contentant d'y faire lire une allocution par son conseiller. Il aura, fin décembre, à procéder à la signature de la loi de finances 2014. On s'interroge déjà s'il sortira de convalescence d'ici là. Mais la grande interrogation tourne autour de l'ambition qu'on lui prête de briguer un autre mandat. L'approche de l'élection présidentielle, prévue pour avril prochain, c'est-à-dire dans 6 mois, renforce en effet les interrogations sur les ambitions de Bouteflika. Dans son cercle proche, on laisse entendre qu'il sera de la course pour un 4e mandat consécutif. Et le plus expressif en la matière n'est autre que le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani qui, samedi dernier, affirmait depuis Ouargla que Bouteflika est le candidat du parti pour la prochaine élection présidentielle. La déclaration de Saïdani n'a pas été démentie. Bouteflika pourrait donc se porter candidat. Mais alors comment fera-t-il pour mener campagne ? Il est peu vraisemblable qu'il se remette, l'échéance venue, à sillonner le pays et discourir comme il l'avait fait durant ses trois précédentes campagnes. Confiera-t-il sa campagne à son entourage et aux partis de l'Alliance présidentielle ? Rien ne lui interdit de le faire. Seulement, son image auprès de l'opinion pâtirait indéniablement. Car il n'y a pas d'exemple de par le monde où un candidat à la magistrature suprême reste cloîtré chez lui pendant que d'autres mènent campagne à sa place. Serait-ce là le nouveau paradoxe algérien ?