Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens a annoncé, lundi, son soutien au candidat «non-déclaré», Abdelaziz Bouteflika. A quelques mois de la présidentielle, Abdelmadjid Sidi-Saïd a présenté le «projet» d'abrogation de l'article 87-bis du code du travail comme une victoire de l'UGTA et des travailleurs. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) L'Union générale des travailleurs algériens a choisi son candidat à l'élection présidentielle d'avril 2014. Disons plutôt que le secrétaire général de l'UGTA a décidé, au nom des travailleurs affiliés à l'UGTA, de soutenir Abdelaziz Bouteflika. «Nous étions avec le Président, nous le sommes et nous le resterons», a affirmé, lundi, Abdelmadjid Sidi-Saïd lors d'une réunion de coordination avec les secrétaires généraux de fédération. Sidi-Saïd, dont le mandat à la tête de la Centrale syndicale a officiellement pris fin le 1er mars 2013, annonce, pour la quatrième fois consécutive, un soutien inconditionnel à Bouteflika. Un «quater repetita» auquel ne pouvait échapper l'UGTA. Il intervient après les «exhortations à se présenter» lancées par le FLN, le RND, le TAJ, l'ONM, l'ONEC... Bien sûr, aucun cadre de la Centrale n'a osé contester la décision. En fait, cette rencontre comportait un second point à l'ordre du jour : la protesta qui gronde au sein des instances de l'UGTA. Un mouvement de protestation qui, selon le secrétaire général et le secrétaire national chargé de l'organique, n'est que le fruit de l'imagination de la presse. Les secrétaires généraux cités par les médias démentent en bloc les propos qui leur ont été «attribués». «Aujourd'hui, nous saisissons cette occasion pour réaffirmer notre soutien à notre direction nationale, à sa tête le secrétaire général, Abdelmadjid Sidi-Saïd», ont affirmé ces responsables de structures. Difficile de s'opposer publiquement à son secrétaire général lorsque ce dernier déclare solennellement soutenir un quatrième mandat. Mais la rencontre de lundi a surtout été mise à profit par le secrétaire général de l'UGTA pour annoncer l'abrogation prochaine de l'article 87 bis du code du travail. Cette question d'une importance capitale réapparaît comme par enchantement à quelques mois seulement de l'élection présidentielle. Abdelmadjid Sidi-Saïd n'a d'ailleurs pas manqué de faire le lien entre la suppression de cet article et le candidat — non encore déclaré — de l'UGTA. «Il n'y a pas de blocage au sujet de l'abrogation de l'article 87-bis. La décision finale revient au président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Et de déclarer avec fierté : «Le Président Bouteflika n'a jamais dit non quand il s'agit des doléances de l'UGTA.» Le secrétaire général de l'UGTA donnera peu de détails sur les modalités de suppression de cette disposition. Il évoquera juste la constitution d'une «enveloppe financière». A l'heure où Karim Djoudi n'hésite plus à faire part de ses inquiétudes sur la situation financière du pays, Abdelmadjid Sidi-Saïd a été chargé de rendre publique une des premières mesures électoralistes de la campagne pour le quatrième mandat.