La prudence, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) semble la privilégier. Réunis hier à Vienne, lors de la 164e réunion ministérielle de l'organisation, les ministres du Pétrole ont décidé le maintien du plafond de production, fixé depuis décembre 2011 à 30 millions de barils/jour. «Trente millions de barils par jour est la production totale approuvée par l'Opep pour 2014», déclarait le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh. Une décision prévisible dans la mesure où la majorité des membres de l'Opep y étaient enclins, estimant inopportune toute réduction. Une position que le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait motivée par le fait que le marché international est «bien approvisionné» et que les prix actuels «satisfont» les producteurs et consommateurs. Des prix, notons-le, qui restent assez élevés, fluctuant entre 100 et 120 dollars le baril pour le brent. Une attitude que le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi avait également justifiée par le fait que «le marché est dans la meilleure situation possible. La demande est excellente. La croissance économique s'améliore. Pourquoi abaisser ?». En actant ainsi, l'Opep s'est voulue sereine malgré les incertitudes liées à la demande de son brut, susceptible de diminuer d'un peu plus de 300 000 barils, voire de 900 000 barils par jour selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Sereine, l'Opep l'est également par rapport à la probabilité d'une augmentation à terme des exportations pétrolières de l'Iran, revenant à son niveau de 4 millions de barils/jour avant les sanctions, de celles de l'Irak, estimées à 1,2 million barils/jour et celles de la Libye, revenant à un niveau de 1,5 million de barils/jour. Comme l'organisation ne s'inquiète pas outre mesure, de l'augmentation de l'offre hors-Opep, notamment celle du pétrole de schiste aux Etats-Unis. Ainsi, malgré le risque d'une autre chute des prix, la possibilité d'une forte augmentation de la production Opep, engagée dans une bonne dynamique d'investissements dans l'amont et l'aval, l'organisation a considéré le statu quo comme bénéfique. Le statu quo, l'organisation l'a également privilégié en maintenant à son poste l'actuel secrétaire général, Abdellah El Badri, reconduit depuis décembre 2012, après deux mandats de trois ans depuis le 1er janvier 2007. Une reconduction pour une année, a précisé Youcef Yousfi.