L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) maintient inchangé son plafond collectif de production à 30 millions de barils par jour. C'est ce que le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, a annoncé, hier, à Vienne, à l'issue des travaux de la 163e réunion ministérielle de l'organisation pétrolière. «Tout le monde s'est mis d'accord pour maintenir le niveau de production, et nous continuons à surveiller le marché», a déclaré le représentant du Venezuela. Un plafond que le ministre iranien du Pétrole, Rostam Ghasseni, avait même qualifié auparavant de «plafond (...) logique, rationnel et raisonnable». Abondant dans le même sens, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi avait également réfuté toute «difficulté particulière». Selon le ministre algérien, «le plafond est normal étant donné la situation du marché, qui est bien équilibré». En maintenant donc le plafond, les ministres de l'Energie des douze pays membres de l'organisation pétrolière ont affiché leur sérénité, malgré l'incertitude du contexte international marqué notamment par des prix pétroliers en reflux et des craintes sur la demande mondiale d'or noir. L'Opep, dont la production réelle dépasse actuellement le plafond officiel (d'environ 700 000 barils par jour selon l'Agence internationale de l'énergie), pompe environ 35% de l'offre mondiale de brut. Or, le prix du Brent à Londres, principale référence du secteur, était tombé début avril sous la barre symbolique des 100 dollars sur fond de stocks pétroliers américains surabondants et de craintes d'un ralentissement de la demande. Pour autant, les membres de l'organisation vont continuer à surveiller de près la conjoncture, notamment les difficultés économiques en Europe, en attendant la prochaine réunion ordinaire de l'Opep en décembre, a précisé le ministre vénézuélien. «Nous devons défendre le prix (du pétrole) et nous allons le défendre», dira M. Ramirez. En outre, l'organisation a décidé de nouveau que les pays membres devaient appliquer le plafond de production existant», en prenant «si nécessaire des mesures pour assurer l'équilibre du marché et des prix raisonnables pour les producteurs et les consommateurs». «Les pays membres ont réaffirmé qu'ils étaient prêts à réagir rapidement à des événements qui pourraient mettre en péril la stabilité du marché pétrolier», assure le ministre vénézuélien. Par ailleurs, les ministres ont, comme prévu, approuvé les critères de sélection en vue de la désignation du prochain secrétaire général, qui sera décidée en fin d'année. Il succédera au Libyen Abdallah El-Badri, en poste depuis 2007. Interrogé lors d'une conférence de presse sur ces critères, M. El-Badri n'a pas donné de détails.