De notre envoyé spécial à Biskra, Kamel Amarni C'est devenu un rituel bien réglé : les visites de Abdelmalek Sellal à travers le pays, plus particulièrement ses rencontres avec les représentants de la «société civile», prennent désormais des allures de véritables meetings de campagne électorale pour Abdelaziz Bouteflika ! Cela s'est encore vérifié à El-Oued mardi et à Biskra hier mercredi. Comme tous ses homologues précédents et depuis quelques semaines, c'est le président de l'APW de Biskra qui a ouvert le bal. Son intervention n'est que louanges «à son excellence Abdelaziz Bouteflika». Puis cette séquence que l'on répète à travers toutes les wilayas, désormais. «Au nom de tous les élus et de tous les habitants de Biskra, nous tenons à exprimer notre gratitude et notre reconnaissance envers son excellence Abdelaziz Bouteflika pour tout ce qu'il a fait pour notre wilaya et le pays et nous tenons à lui exprimer notre soutien pour un quatrième mandat afin qu'il puisse poursuivre son programme...». Immédiatement après, le wali lui emboîte le pas, comme ses autres homologues dans d'autres wilayas, pour «conforter» par les chiffres et au nom de l'administration, les «affirmations» du «représentant du peuple». Et comme toujours, le bilan n'est évoqué qu'à partir de 1999. Le terrain ainsi préparé, c'est le Premier ministre qui porte la position officielle. Il commence par noter les progrès enregistrés par la wilaya. «Nous avons vu aujourd'hui que de nombreux projets ont été lancés à Biskra. Mais cela n'est rien à ce qui est encore programmé comme grands projets.» Il citera, entre autres, la raffinerie et la cimenterie. «Ce qui me permet de dire qu'aujourd'hui, je rentre soulagé sur Alger. Biskra a réellement pris son envol.» Il parlera de secteurs comme l'agriculture, l'industrie et du tourisme. «Il nous faut une véritable révolution dans les mentalités pour relancer ce secteur.» Cela, afin d'entrer dans le vif du sujet. «Le gouvernement s'était engagé auprès du Parlement à suivre le programme du Président sur le terrain. C'est d'ailleurs l'objectif de ces visites successives.» Pour le Premier ministre, «parler, aujourd'hui, du bilan de l'Algérie devient excitant. L'Algérie est, aujourd'hui, une île, un havre de paix dans un environnement de grandes turbulences. Et que tout le monde sache que, jamais, nous ne permettrons que l'on touche à notre stabilité». Et d'enchaîner, sans transition : «Tous les Algériens savent très bien à qui revient le mérite de ce que l'Algérie retrouve la quiétude et la sécurité grace à sa politique de réconciliation nationale. C'est le Président Abdelaziz Bouteflika.» Ce ne sera pas tout. Pour la première fois, Sellal répond à l'opposition. «C'est également, assénera-t-il, grâce aux réformes politiques engagées par le Président que l'opposition peut s'exprimer, aujourd'hui, à travers diverses tribunes politiques et médiatiques». C'est donc bien parti pour une escalade dans la campagne...