Présente hier à Oran, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a réuni ses militants de l'Ouest dans la salle de cinéma El Feth où elle a longuement vanté les travaux du 7e congrès de son parti comme étant l'un des plus réussis. Tout en dénonçant «certaines plumes acquises à une certaine catégorie de gens qui ont attaqué le congrès du PT, répondant à une haine idéologique menée contre notre parti», dit-elle. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) La question des élections présidentielles de 2014 était au cœur de son intervention, sans pour autant lâcher du lest concernant la position de son parti sur la question des candidatures. Une question qui sera, dit-elle, tranchée à la mi-janvier lorsque la direction du parti se réunira pour élire son bureau politique. Pourquoi attendre le mois de janvier pour élire le bureau politique du parti du PT ? La réponse de Mme Hanoune ne se fera pas attendre : «Et pourquoi pas ? Nous sommes libres de déterminer notre calendrier à notre guise et c'est notre lecture politique qui nous dicte de faire comme ça. Pour nous, les élections sont une question de tactique, nous sortons d'un congrès qui s'est prononcé d'une certaine manière, mais il a proposé que la prochaine direction qui sera élue sera chargée de débattre de cette question (de l'élection présidentielle) dans les plus brefs délais. La résolution de notre congrès a été claire sur notre indépendance politique, nous serons présents nous ne pouvons pas rester les bras croisés ou être indifférents. Quand la direction se réunira à la mi-janvier c'est elle qui tranchera, ce n'est pas moi qui tranche, je ne suis pas parmi ces candidats privés qui militent pour leurs ambitions personnelles, moi je milite pour un parti politique et je suis la secrétaire générale de ce parti, je me dois de respecter ses statuts et ses fonctionnements et je ne peux pas annoncer une quelconque décision en dehors des instances du parti». Durant son discours, la secrétaire générale du PT s'est offusquée des dernières déclarations tenues par l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique qui a tenu, dit-elle, des propos graves en affirmant que son pays refuse la règle du 49/51 tout en exigeant plus de facilités. «Que les Etat-Unis disent ne pas s'intéresser de savoir qui sera président en Algérie, c'est parce que la seule chose qui les intéresse est que le prochain président veille à leurs intérêts, il s'agit là d'une ingérence flagrante dans les affaires du pays que nous ne tolérons pas !». Pour la secrétaire générale du PT, il n'y a pas de doute, «toutes les réformes politiques sont un échec. Il faut que les prochaines élections présidentielles soient un véritable départ pour le pays. Suivies immédiatement par l'élection d'une vraie assemblée nationale. L'actuelle est minée de lobbys et de l'argent sale. Le fonctionnement des institutions de l'Etat est anarchique». Les prochaines présidentielles sont pour la SG du PT un test historique, et d'insister sur la nécessité de purifier les listes de candidatures pour plus de crédibilité. Tout en s'indignant contre ce qu'elle qualifie de candidats qui offrent déjà leurs services aux impérialistes, à l'exemple dit-elle «de ce candidat indépendant qui a déclaré à partir de la Suisse qu'il privatisera tout et dissoudra les partis politiques, celui-là ne sera jamais élu !». Abordant de nouveau la question de l'ingérence de l'ambassadeur d'Amérique dans les affaires de l'Etat comme toile de fond pour protéger leurs intérêts, Mme Hanoune a répondu à ce sujet «la nature des institutions fragilise le pays, ils utilisent tous les moyens, par exemple on a entendu le Premier ministre français dire que le président de la République se portait très bien, qu'il l'a vu et qu'il est en bonne santé, bon... Maintenant l'Américain c'est tout de même l'impérialisme muet, il a convoqué sa conférence de presse et il a dit bon voilà on vous ordonne d'enlever la 49/51, en gros de participer aux guerres qui servent les intérêts des multinationales et de nous laisser prendre et d'exporter tous les bénéfices, tout l'argent. Eux c'est par les gros sabots, d'autres de manière beaucoup plus fine je dirai, les résultats sont les mêmes. C'est la raison pour laquelle nous parlons de la nécessité d'immuniser la nation avec des institutions fortes crédibles qui émanent de la volonté du peuple». Questionnée une fois de plus, et apparemment de trop, sur la position de son parti concernant un 4e mandat pour l'actuel président de la République, la secrétaire générale du PT dira son ras-le-bol : «Vous n'êtes pas fatiguée de cette question de la position du PT concernant le 4e mandat du président ? Nous avons répondu à cette question un million de fois, non je ne répondrai pas à cette question ! La position du parti est claire nous sommes avec la liberté de candidature et point».