Vingt-cinq hauts responsables de la police turque ont été renvoyés, après une première vague d'une cinquantaine de limogeages dans le cadre d'un scandale de corruption qui agite la Turquie, ont rapporté hier des médias. Vingt-quatre personnes ont été inculpées à ce jour, y compris les fils du ministre de l'Intérieur Muammer Guler et du ministre de l'Economie Zafer Caglayan, ainsi que le P-dg de la banque publique Halkbank, Suleyman Aslan. Dans la dernière fournée de limogeages, figure le chef de la police du district stamboulite conservateur de Fatih, Ertan Ercikti, selon les médias. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il combattait «un Etat dans l'Etat» et décrit l'enquête de corruption comme une opération de dénigrement contre son parti, Parti pour la justice et de développement (AKP), au pouvoir depuis 2002. Le maire de Fatih, Mustafa Demir, a été parmi les personnes arrêtées mardi dans le cadre de l'enquête, mais il a été remis en liberté samedi après interrogatoire. Le chef du gouvernement n'a pas dit qui était derrière cette «sale opération» dirigée contre son gouvernement. Mais tous les observateurs ont reconnu dans cette mise en cause la puissante confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen, très influente dans la police et la magistrature. Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, cette organisation est entrée en guerre contre le gouvernement à cause d'un projet de suppression d'écoles privées.