C'est dans le calme et la sérénité que s'est déroulée, hier, la cérémonie de recueillement à la mémoire de feu Abdelhak Benhamouda au siège de la Centrale syndicale qui porte son nom. Des personnalités politiques, à l'image du secrétaire général du FLN, des présidents du MPAN, du TAJ, des cadres du PT et de très nombreux syndicalistes ont tenu à marquer de leur présence cette cérémonie. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - «Le chahid Abdelhak Benhamouda était, certes, un syndicaliste de l'UGTA, mais il appartient à toute l'Algérie. Son militantisme n'était pas seulement syndical. C'est un patriote et un républicain qui est mort pour l'Algérie et il appartient à tous les Algériens.» C'est en ces termes que le secrétaire général de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd a parlé de son «ami» et «camarade» Abdelhak Benhamouda. Après la brève prise de parole, des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la stèle érigée à la mémoire du «martyr Abdelhak Benhamouda». En effet, la mémoire de celui qui avait incarné avec d'autres cadres syndicaux de l'UGTA, à l'image de Sidi Saïd Abdelmadjid au lendemain du 8e congrès, le début d'un changement au sein de la Centrale syndicale, a été honorée à la hauteur de la personnalité. Abdelhak Benhamouda, pour rappel, était également le père du projet du parti RND, dont il devait d'ailleurs prendre la présidence avant que ses assassins n'en décident autrement. Le défunt se savait menacé par les terroristes, qui ne lui ont jamais pardonné la création du CNSA (Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie) au lendemain du scrutin de décembre 1991, et par ceux que le projet qu'il portait à travers la création du parti dérangeait. Au sujet de ces menaces, le défunt se confiait à ses proches, des syndicalistes et même des journalistes. Natif de Constantine, Benhamouda estimait que «l'organisation syndicale avait ses limites et qu'elle ne pouvait pas aller au-delà de sa vocation revendicatrice». «De plus, elle compte en son sein plusieurs sensibilités politiques qu'il n'était pas question de canaliser ou de confiner dans un moule unique. Il fallait donc un projet politique éminemment républicain», avait-il déclaré. Et le destin fut autre. Le 28 janvier 1997, à quelques mois des élections législatives, il était assassiné. Son assassinat a eu lieu quelques minutes après qu'il eut quitté ses bureaux à la Centrale syndicale, pour aller prendre possession de la clé du local du nouveau parti. Ses «liquidateurs» l'attendaient patiemment. Ils tirèrent sur lui. Il tentera de se défendre, mais la mort a eu raison de lui. En marge de cette cérémonie, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a réitéré «son appel au Président et moudjahid Abdelaziz Bouteflika pour qu'il présente sa candidature en perspective d'un quatrième mandat et nous allons faire campagne pour lui. Nous n'allons pas nous contenter de l'inviter à se porter candidat et nous ne comptons pas faire les choses à moitié». Evoquant précisément le rôle «prépondérant» du chef de l'Etat quant au retour de la paix et de la stabilité en Algérie, le secrétaire général de l'UGTA a estimé qu'Abdelaziz Bouteflika «méritait toute la reconnaissance pour ce geste qui consistait en la politique de réconciliation nationale». «S'il n'avait pas fait ce geste, on n'en serait pas là. On évoque beaucoup de par le monde l'empreinte de Nelson Mandela qui a réconcilié le peuple sud-africain, mais, il faut aussi ne pas faire preuve d'ingratitude à l'égard du Président Bouteflika qui a réconcilié les Algériens entre eux et qui a droit, pour cela, à tous les égards», a conclu Sidi-Saïd.