Y a-t-il oui ou non pénurie du sachet de lait ? La question est restée sans réponse. Le gouvernement évoque une simple «crise» conjoncturelle, alors que du côté des professionnels de la filière lait, ils parlent plutôt d'une conséquence de la flambée des prix de la poudre de lait sur les marchés mondiaux, conjuguée à la dévaluation du dinar par la Banque d'Algérie. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Face à cette situation, le gouvernement par le biais de son département du commerce, anticipe et met les bouchées doubles. En effet, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, dira à ce propos que «le marché est bien approvisionné et ne connaîtra plus de perturbation puisque les quantités produites sont, depuis samedi (18 janvier 2014) augmentées de 15% et même plus dans les wilayas du centre du pays, notamment Alger, Tipasa et Blida», et d‘ajouter sur un ton rassurant : «Cette cadence va être maintenue pour bien approvisionner le marché en cette matière». Or, la réalité du terrain est tout autre. La crise persiste et les queues se font de plus en plus remarquées devant les épiceries. Et pourtant, a-t-on rassuré, «la production du lait pasteurisé en sachet au niveau des laiteries des régions qui ont connu une pression sur ce produit, a été revue à la hausse depuis samedi dernier, soit le18 janvier 2014». Pour le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, «le marché est bien approvisionné et ne connaîtra plus de perturbation puisque les quantités produites sont, depuis samedi, augmentées de 15% et même plus dans les wilayas du centre du pays, notamment Alger, Tipasa et Blida. Cette cadence va être maintenue pour bien approvisionner le marché en cette matière». Du côté des professionnels de la filière, «les dessous de cette crise sont d'ordre purement économique. Ces derniers avancent les arguments selon lesquels cette situation est la «résultante des difficultés, accentuées par la récente dévaluation du dinar par la Banque d'Algérie et la flambée des prix de la poudre de lait sur les marchés mondiaux». Ainsi, même s'ils jugent «inopportune» une augmentation du prix de vente du sachet de lait «dans la conjoncture institutionnelle actuelle», les industriels du lait exhortent néanmoins le gouvernement à réagir, de sorte à préserver les équilibres financiers de leurs entreprises. C'est le message clé qui ressort de la dernière assemblée générale extraordinaire du Comité Interprofessionnel du lait (CIL), qui s'est tenue le 20 janvier au siège de la Chambre Nationale de l'Agriculture à Alger. Selon la CIL, les dysfonctionnements actuels sur le marché du lait ont pour origine le gel par voie réglementaire de deux prix administrés : celui de la vente du sachet de lait « inchangé depuis treize ans » et celui de l'achat de la poudre de lait auprès de l'ONIL (Office national interprofessionnel du lait) également invariable depuis six ans. Le second paramètre concerne l'accroissement, depuis six ans, des charges d'exploitation dont «les prix ne peuvent être ni domestiqués ni administrés», ajouter à cela, la récente dépréciation monétaire de 10% du dinar sur les coûts du litre de lait en sachet. Il n'en demeure qu'en l'état actuel des choses, la situation n'a pas laissé indifférent le premier responsable exécutif. Conjoncture politique oblige, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal «s'invite» en personne dans le «débat», pour trouver une solution à la crise du sachet de lait. Première mesure : il est «demandé au ministère de l'Agriculture d'augmenter la production du lait en sachet». «Il nous a, de ce fait, instruit à demander à l'Office interprofessionnel du lait (Onil), d'augmenter la quantité de lait en poudre qu'il donne aux transformateurs de lait. Il lui (l'Onil, ndlr) a aussi demandé d'augmenter ses stocks de poudre de lait», a expliqué M. Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités commerciales au ministère du Commerce, qui conclut en mettant en exergue l'autre mesure, prise par le Premier ministre : «Il nous a donné des instructions pour augmenter nos contrôles et éviter que la poudre de lait soit détournée par les transformateurs». Alors crise ou pas ? La première semaine de février sera décisive. La «parole» du gouvernement est en jeu !