Les adhérents de la coopérative immobilière «El Intissar», sise à Sétif, montent au créneau. Ils dénoncent l'arnaque, l'abus de confiance et la spoliation de leur terrain». L'affaire de la coopérative «El Intissar» débute en 1995, quand trois individus se sont mis d'accord pour créer une coopérative immobilière en vue d'y construire des logements individuels et collectifs. N'ayant pas pu obtenir de l'Etat des lots de terrain, les trois individus ont dû ouvrir des adhésions afin de récolter les fonds nécessaires pour l'acquisition d'une parcelle de terrain d'une superficie de plus de 13 000 m2 auprès d'un particulier. Vu le nombre important de personnes intéressées par cette coopérative immobilière et les importantes rentrées d'argent générées par l'opération d'adhésion, les initiateurs achètent une seconde parcelle de terrain d'une superficie de 20 000 m2, toujours auprès d'un particulier. Le projet sera scindé en deux coopératives. «Intissar A» pour la parcelle de 13 000 m2 et «Intissar B» pour celle de 20 000 m2. Ces deux coopératives seront présidées par une seule et même personne, à savoir H. Abdelmalek. Les demandes d'adhésion ne cessaient de croître, les désistements rapportaient gros et l'argent coulait à flots. Mais les pauvres coopérateurs qui aspiraient à réaliser leur rêve d'acquisition d'un toit décent allaient vite déchanter suite aux tournures que prendra cette affaire. En effet, après le décès de H. Abdelmalek au mois de mars 2013, son frère H. Nacereddine, qui fut écarté de la coopérative en 2001 pour non-paiement des droits d'acquisition, s'est autoproclamé président de cette coopérative. Ce dernier, on ne sait par quel tour de magie a réussi à accaparer la coopérative ainsi que la parcelle de terrain de 20 000 m2 pour la vendre, à l'insu de la centaine d'adhérents qui avaient contribué avec leur argent à l'achat du terrain et qui sont en possession de bons de versement datant de 2002, à un important homme d'affaires originaire d'El Eulma. La transaction a été conclue entre H. Abdelmalek et l'acheteur devant le notaire T. Nawel pour un montant de 12 milliards de centimes. Certaines sources avancent, quant à elles, la somme de 23 milliards de centimes. Ayant eu vent de cette vente qu'ils estiment illégale, les adhérents ont, en premier lieu, fait opposition auprès de la Conservation foncière de Sétif. Suite à cette opposition, et après une enquête effectuée par la Conservation foncière, l'acte de vente fut tout simplement rejeté en date du 8 janvier 2014. En notifiant la décision de rejet, le conservateur foncier de la wilaya de Sétif est dès lors, sujet à d'innombrables pressions provenant des parties concernées par la transaction en vue de le forcer à revoir sa décision d'annulation. De leur côté, les coopérateurs ont déposé une plainte auprès des doyens des juges d'instruction à l'encontre de H. Nacereddine pour usurpation de qualité et faux et usage de faux. Seule une enquête sérieuse et approfondie diligentée par la justice pourra dévoiler les dessous de cette affaire et statuer sur les responsabilités de chacun.