"Je suis en prison parce que je suis journaliste. C'est la m�me agence qui m'a poursuivi pour les bons de caisse qui d�pose plainte pour outrage au pr�sident de la R�publique. Je crois que j'ai pay� pour tout cela : je suis en prison, le journal est suspendu, le fisc est actionn�, 150 travailleurs sont dehors. Je crois que nous avons assez pay�", r�pondra Mohamed Benchicou apr�s que le juge aient port� � sa connaissance les "d�lits" qui lui �taient reproch�s. Le Tr�sor public qui poursuit le directeur du journal Le Matin incarc�r� � la prison d'El Harrach depuis le 14 juin dernier n'a pas fait dans le d�tail. Il a d�pos� plainte "en gros". Plus d'une dizaine d'articles, de chroniques et de caricature publi�s entre juillet et ao�t 2004, qui �voquent le pr�sident de la R�publique, son entourage imm�diat, certains de ses ministres et amis, l'affaire de la Baigneuse, l'argent de Sonatrach et de Khalifa ont �t� jug�s par le Tr�sor public outrageants au chef de l'Etat et diffamatoires. "A quel titre cet organisme public a port� plainte ? Le pr�sident de la R�publique n'est pas fonctionnaire de cette institution… ? s'est interrog� un des avocats de la d�fense qui tient � rappeler que dans ce cas pr�cis c'est au minist�re public d'actionner des poursuites. L'accus� lui fera remarquer que dans sa pr�cipitation de d�poser plainte, le Tr�sor public a mis sur le compte de Mohamed Benchicou des articles publi�s dans d'autres journaux. "J'ai d�j� fait cette remarque au juge d'instruction", dira-t-il. Il a tenu � faire remarquer que bon nombre d'informations rapport�es dans les articles et les chroniques incrimin�s, proviennent du livre du g�n�ral Nezzar. "Devant son br�lot, nos �crits sont ceux de profanes." L'avocat de la partie civile demandera le dinar symbolique et la publication du jugement dans quatre titres nationaux. Le procureur quant � elle a requis 50 000 dinars d'amende. D�lib�ration le 7 d�cembre prochain. Dans deux autres affaires pour diffamation faisant suite � celles de deux articles publi�s les 2 et 3 novembre 2003 qui concernent le pr�sident du Conseil constitutionnel et pour lesquelles comparaissait Mohamed Benchicou, elle demandera deux mois de prison ferme et 50 000 dinars d'amende. Pourtant Mohamed Bedjaoui a retir� sa plainte. La d�fense qui a plaid� la nullit� de la proc�dure rappelle les deux cas qui constituent l'exception et qui annulent les poursuites d�s lors que la plainte est retir�e. "Il s'agit de l'adult�re et de la diffamation." L'affaire sera quand m�me trait�. Mohamed Benchicou fera valoir le style journalistique, qui, parfois, recourt � l'humour et � la d�rision. Il rappellera aussi le contexte post�lectoral dans lequel sont parus les articles en question. "Nous nous sommes essay�s � ce style. Je crois que nous avons r�ussi puisque nous sommes devant le tribunal". Ses avocats eux soutiennent dans leur plaidoirie que "les assertions diffamatoires c'est � la partie civile de les d�finir et non au juge". Mohamed Bedjaoui a �galement retir� la plainte qu'il a d�pos�e contre Le Soir d'Alg�rie suite � un article publi� le 08 d�cembre 2003 concernant l'invalidation du 8 �me congr�s du FLN et intitul� "Le plan Bedjaoui" et pour lequel Fouad Boughanem, directeur de la publication, est poursuivi. Le proc�s est renvoy� au 7 d�cembre. La pr�sidente de la cour a refus� de diff�rer le proc�s comme le lui avait demand� ma�tre Brahimi en raison de l'indisponibilis� momentan�e de l'avocat de la d�fense. Ce refus et la r�flexion du juge provoqueront un �change de mots entre l'avocat et la juge.