Invité à exprimer la position de son organisation patronale, la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) par rapport aux élections présidentielles du 17 avril 2014, Habib Yousfi qui se trouve être le numéro 2 du TAJ d'Amar Ghoul a eu cette réplique : «Pouvez-vous me dire qui sera le candidat ?» Inutile de dire qui parle ici du candidat du système. Parce qu'au moins 70 hommes politiques ont déjà annoncé leur candidature, retiré les formulaires pour la collecte des signatures exigées et sont déjà en précampagne électorale. M. Yousfi, qui a animé une conférence sur le développement économique hier au Forum de DK News, a tenu à préciser que «les positions qu'il exprime au nom de la CGEA n'ont rien à voir avec celles du TAJ». Et ce, après avoir disserté sur les points de collision entre les sphères politique et économique. «Ce sont deux faces d'une même pièce de monnaie. On fait de la politique pour entretenir des intérêts économiques et vice-versa.», a-t-il conclu. Cet ancien du Ministère de l'armement et des liaisons générales (MALG), fin connaisseur des arcanes du sérail, ne veut, ainsi, pas engager ses pairs entrepreneurs, car autant qu'il sait que la réussite économique en Algérie est sujette au soutien politique dont on dispose, autant qu'il ignore les projets futurs de Bouteflika. Une situation inconfortable que partagent tous les chefs d'entreprise, à la CGEA, au FCE de Réda Hamiani ou encore l'UIA d'Abdelouahab Rahim. Proche d'Amar Ghoul, dont le parti est un élément important dans l'équation des partisans du quatrième mandat et qui crie depuis plusieurs semaines que la candidature de Bouteflika ne fait l'ombre d'aucun doute, Yousfi n'arrive pas, non plus, à décrypter les signaux du Palais.