C'est une guerre de leadership qui est à l'origine de l'éclatement de la Coordination patronale qui devait prendre part à la tripartite du 10 octobre prochain. Il s'agit là, de l'une des raisons ayant poussé le président du FCE à retirer son organisation de cette coordination. Abder Bettache — Alger (Le Soir) Quarante-huit heures après son retrait de la réunion qui a eu lieu lundi dernier à l'hôtel Hilton, ultime étape, d'une série de rencontres que le patronat a initiées avant la tripartite du 10 octobre, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) a tenu à expliquer lors d'une rencontre avec la presse, les causes du retrait de son organisation de ladite coordination. Réda Hamiani qui s'exprimait au siège de son organisation n'y est pas allé par quatre chemins pour indiquer «qu'il y a une guerre de leader qui ne dit pas son nom et que dans ce genre de situation, il faut mettre de côté ses ambitions personnelles». Poussant plus loin son argumentaire sur la question, le conférencier a ajouté que les «choses ont bien évolué jusqu'à cette fameuse rencontre de lundi dernier». «Ce jour là, l'ordre du jour était arrêté, soit débattre des dernières questions concernées par la tripartite. Mais voilà que le président de séance inclut dans l'ordre du jour qui n'a pas été validé au préalable et qui concerne une proposition de création d'une confédération patronale avec un porte-parole. Le parte-parole en question est le président de l'Union nationale des investisseurs (UNI). Une démarche que nous avons rejetée, en considérant que la question est très importante et nécessite beaucoup de débats et de réflexions. Le FCE n'est pas contre l'idée du rapprochement des organisations patronales, mais cela doit se faire dans un cadre réfléchi et bien étudié. Il faut, dans ce genre de situation, réunir toutes les conditions sans compter qu'en tant que FCE, nous devons consulter nos structures, voire nos mandants. Il faut que cela se fasse dans un cadre organisé et par étape», a indiqué le président du FCE. Cela étant, pour Réda Hamiani, le «FCE restera fidèle à ses principes et démarches et le 10 octobre prochain, notre organisation prendra part à cette tripartite avec sa vision des choses et ses propositions». Pour rappel, la réunion, qui s'est tenue lundi dernier au niveau de la tour d'affaires de l'hôtel Hilton, était la cinquième d'une série de rencontres que le patronat a entreprises depuis l'annonce faite par le Premier ministre pour la tenue d'une tripartite économique. A l'ordre du jour de cette rencontre, était inscrite notamment la question «d'entériner le document final de la position de la coordination du patronat devant prendre part à cette rencontre». Or, et selon des sources proches du FCE, le représentant du forum était surpris d'apprendre à l'ouverture de la réunion «qu'un projet de création d'une coordination patronale sera débattu en la circonstance et que d'ores et déjà, son futur président est connu». Face à cette situation, le président du FCE a refusé de poursuivre le débat voire cautionné «un ordre du jour non validé au préalable». Des sources sûres ont fait savoir que le désaccord a notamment opposé le président du FCE au nouveau patron de la nouvelle organisation patronale à savoir l'Union nationale des investisseurs (UNI), M. Rahim. Mieux encore, on indique que c'est ce dernier qui interviendra en plénière de cette tripartite au nom de cette coordination patronale. Une situation qui a soulevé la colère du représentant du FCE qui a quitté la salle de réunion, tout en annonçant aux présents que le FCE ira seul à la tripartite du 10 octobre prochain. Il est à rappeler que le CNPA, la CAP (Confédération algérienne du patronat), la Cgeoa (Confédération générale des entrepreneurs et des opérateurs algériens), la Cipa (Confédération des industriels et producteurs algériens), SEV (Association des femmes entrepreneures), le FCE (Forum des chefs d'entreprises) et l'UNI (Union nationale des investisseurs) avaient convenu, il y a plus de deux mois, de soumettre au gouvernement une liste commune de propositions, à l'occasion de la tripartite.