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Plaidoyer pour une stratégie de sécurité nationale en matière énergétique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 02 - 2014


Par Haider Bendrihem
L'énergie est un facteur essentiel de développement économique. La consommation énergétique en Algérie est en croissance continue.
La politique énergétique est traditionnellement l'une des grandes politiques publiques de l'Algérie. Elle est une composante essentielle de sa politique économique (38% du PIB et contribue pour plus de 30% à la croissance globale réalisée en 2012). Elle est aussi un élément déterminant de sa politique extérieure (la place de l'Algérie au sein de l'OPEP). Aujourd'hui, notre pays doit faire des efforts supplémentaires pour intégrer un troisième facteur, longtemps marginalisé, qui est la transition énergétique, préparation de l'après-pétrole et la préservation de l'environnement. Le pétrole est certes une matière stratégique, mais aussi et surtout une ressource épuisable et non renouvelable. L'économie d'énergie et de chaque calorie constitue une chance de plus pour notre développement. Ainsi, des milliers de tonnes de pétrole seront épargnés pour les générations futures ou économisés et transformés ou vendus pour s'en servir pour le développement de notre pays. Les pouvoirs publics se sont donnés comme objectif de diminuer la consommation énergétique. La loi algérienne sur la maîtrise de l'énergie est une loi-cadre qui vise à responsabiliser les industriels et les particuliers sur la nécessité de faire des économies d'énergie, mais elle n'engage guère les pouvoirs publics à encourager la diversification de la consommation énergétique, notamment à travers des subventions, des initiatives volontaires, des crédits impôts, la révision de la loi sur l'urbanisme et l'habitat en favorisant les équipements solaires.
Ces mesures seraient un engagement volontaire à la création d'un environnement favorable à l'innovation et à la recherche développement, à l'encouragement de l'industrialisation des équipements solaires et un stimulant pour la promotion et l'utilisation des énergies renouvelables. Dans les pays développés, la consommation énergétique dans le secteur résidentiel a atteint son maximum. Aujourd'hui, beaucoup de centres de recherche et de laboratoires travaillent sur des projets qui ont pour objectif de diminuer cette consommation par l'amélioration des normes de construction et la qualité des matières d'isolation pour une meilleure économie d'énergie et de chaleur.
En Algérie, le problème est différent, l'amélioration continuelle du niveau de vie des ménages et la croissance démographique galopante nous poussent à anticiper cette demande en mettant en place de nouvelles normes de conception et de construction ainsi que l'intégration de systèmes solaires pour garder au moins la courbe de consommation à son niveau actuel le plus longtemps possible. Une loi ne devrait pas s'occuper du court terme mais du long terme. Elle doit faire la prévention sur 30 à 50 années au minimum, c'est-à-dire la durée des réserves pétrolières en Algérie, à travers notamment : la maîtrise de la demande de l'énergie ; la diversification des ressources énergétiques ; le développement de la recherche et l'innovation dans le domaine énergétique ; la préservation de la santé humaine et de l'environnement qui ne doivent pas rester le propre des pays riches et développés ; la garantie de la cohésion sociale et territoriale, en assurant l'accès de tous les citoyens à l'énergie.
En dépit de ses 196 milliards de dollars de réserves de change et un endettement extérieur très faible, l'Algérie, contrairement à une idée reçue, n'est pas un pays riche, comme elle n'a pas profité non plus de la crise financière mondiale pour mieux investir ces milliards de dollars de réserves.
Un pays riche est un pays qui possède une économie diversifiée, des institutions stables et une stratégie nationale en matière alimentaire, financière et énergétique qui font partie des garants de la sécurité nationale.
Durant ces dix dernières années, et toujours à la faveur de la hausse des prix du baril, l'Algérie a engrangé plusieurs centaines de milliards de dollars de recettes. Mais au lieu d'utiliser ces sommes pour mener de véritables réformes politiques et institutionnelles et diversifier son économie, le pouvoir a choisi la solution de facilité en relançant les projets d'infrastructures, une approche populiste et irresponsable qui a permis d'irriguer les circuits de la corruption et de distribuer la rente à une clientèle bien choisie en fonction des rapports de force à défaut d'une redistribution équitable de la richesse et une véritable relance économique durable. La distribution de la rente a profité à une petite partie de la population au détriment d'un projet de développement durable et intégré permettant la création de la richesse au profit de la majorité des Algériens.
La conjoncture économique mondiale actuelle exhorte l'ensemble des pays à centrer leurs stratégies énergétiques sur la satisfaction de la demande de la population, en plus de la création de la richesse et de l'emploi. Ces choix sont multiples et variés, allant de l'évolution des réseaux de distribution d'énergie à la maîtrise de la consommation et de l'efficacité énergétique et de leurs économies. L'investissement dans la recherche, la formation et l'innovation font partie de cette stratégie énergétique pour développer de nouvelles sources énergétiques, non seulement pour satisfaire la demande mais surtout pour protéger l'environnement. Les regards se tournent de plus en plus vers les énergies renouvelables et les politiques d'économies d'énergie dans le bâtiment. Le domaine énergétique connaît dans ces pays des évolutions fulgurantes à la hauteur du besoin énergétique. Depuis le départ de Chakib Khelil, le peuple algérien est en situation d'attente d'explications et de clarifications, à travers un bilan exhaustif sur l'état du secteur de l'énergie, surtout après les scandales l'ayant secoué ainsi que leurs répercussions sur l'économie du pays et sur l'image de notre Etat. Il est temps de remettre au travail le Conseil algérien de l'énergie qui ne s'est plus réuni depuis 1998 et qui est seul apte à se prononcer sur la politique énergétique du pays, à dresser le bilan des 15 dernières années de politiques catastrophiques et hasardeuses afin de préparer le pays, dans le cadre d'un débat national, à l'après-pétrole.
La politique énergétique de Chakib Khelil consistait à pomper au maximum le pétrole algérien au détriment de la transformation créatrice d'emplois et de richesse et au détriment de la stratégie nationale de sécurité énergétique. Aujourd'hui, nous constatons que la politique énergétique aléatoire et non pensée continue à être de mise, notamment l'orientation prônée vers l'exploitation des gaz de schiste et la construction de centrales nucléaires, en faisant voter une loi sans consulter le Conseil algérien de l'énergie et sans engager au préalable un débat national.
On ne sait pas sur quelle base et sur quelle légitimité s'appuie le gouvernement pour prendre une décision de cette envergure qui engage l'Algérie dans la construction d'une centrale nucléaire civile entre 2025 et 2030. Le nucléaire et les gaz de schiste consomment énormément d'eau et sont sources de pollutions et de radiations. Cette politique est faite encore et toujours au détriment d'un choix stratégique contraire aux intérêts de l'économie nationale qui consiste à la mobilisation de l'eau pour le développement de l'agriculture et celui de la relance d'une industrie des énergies renouvelables pour préparer l'après- pétrole et protéger notre environnement.
Le nucléaire n'est ni une source d'énergie propre ni durable, car la matière elle-même, qui est l'uranium, n'est pas éternelle. Cette source d'énergie est très controversée du fait de la radiation due aux déchets nucléaires qui contaminent l'eau, l'environnement et la vie sur 20 000 ans et surtout le coût faramineux de ces centrales.
Le coût d'une seule centrale nucléaire équivaut au coût nécessaire pour la couverture d'une bonne partie du territoire national en énergie solaire thermique et photovoltaïque.
Une telle démarche fait le bonheur des pays qui cherchent, en ces temps de crise, à vendre leurs centrales nucléaires et à profiter des gaz de schiste forts polluants et qui sont au stade d'expérimentation pour couvrir leurs besoins énergétiques.
Toutes les nations respectueuses de l'environnement et des intérêts de leurs citoyens ont tiré les leçons des catastrophes de Tchernobyl et Fukushima. L'Allemagne a gelé définitivement son programme nucléaire. La France et les Etats-Unis tentent de s'affranchir de la dépendance au nucléaire à moindre coût. Pour ce qui est des gaz de schiste, la France vient de geler son programme. Le gouvernement doit savoir qu'il est en train d'engager le pays dans une voie dangereuse et coûteuse. L'Algérie est un pays qui dispose d'un gisement solaire gigantesque. Il suffit de développer ce segment, à travers l'industrialisation des systèmes solaires, tout en engageant en parallèle la formation d'ingénieurs et de techniciens dans le domaine du solaire pour le futur énergétique algérien.
Pourtant, tous les scientifiques ont tiré la sonnette d'alarme pour dire que l'exploitation des gaz de schiste est relativement récente et, de ce fait, les études ne disposent pas de suffisamment d'expérience et de recul pour attester de l'absence de risque écologique. A l'heure actuelle, nous savons déjà que de nombreux dégâts sont générés par les forages horizontaux à fraction hydraulique.
En effet, les gaz de schiste font peser sur l'Algérie, en général, et le Sahara, en particulier, une menace trop sérieuse pour être occultée d'un revers de main. Aux Etats-Unis, le pays le plus avancé dans l'utilisation de ce procédé, la population a commencé à prendre conscience, en dénonçant la pollution de l'eau par l'exploitation de ces gaz piégés dans des sédiments profonds. Ceci a conduit l'Agence américaine pour la protection de l'environnement à lancer une étude sur l'impact de cette exploitation. Pour aller chercher ces gaz résiduels piégés dans la roche, les exploitants utilisent le forage horizontal et la fracturation hydraulique des roches avec de l'eau sous pression, du sable et divers additifs chimiques pour libérer les gaz et leur permettre de remonter vers la surface.
Les chercheurs de la Duke University ont analysé l'eau de 68 puits privés — qui fournissent de l'eau potable à leurs propriétaires — dans le nord-est de la Pennsylvanie et dans l'Etat de New-York. Les puits situés à un kilomètre d'un puits de forage des gaz de schiste contenaient 19 à 64 milligrammes de méthane par litre, contre 1,1 mg/l pour les puits situés au-delà de ce périmètre d'un kilomètre, et cette augmentation de méthane dans l'eau serait bien liée à l'exploitation dans la roche profonde, d'après des travaux publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences. Il ne s'agit pas de remettre en question le principe d'exploiter du gaz de schiste en Algérie.
La question qui se pose est «pourquoi maintenant ?». Ces gaz appartiennent aux générations futures qui les exploiteront de la manière la plus consciencieuse et prudente, selon les procédés qui seront mis au point par des scientifiques. Ainsi, la science aura suffisamment avancé, avec le temps, pour créer de nouveaux procédés et équipements technologiques en mesure de garantir une exploitation énergétique respectueuse de l'environnement algérien.
Le défi énergétique ne se gagnera pas par la surproduction et la construction de nouvelles centrales mais par une politique efficace d'économie d'énergie et de diversification des sources d'énergie. Le défi énergétique se gagne en menant un combat durable contre la surconsommation, le gaspillage et les déperditions. De nombreux investissements dans le domaine du bâtiment et de l'industrie sont nécessaires pour réussir le défi d'une telle mutation qui sera un moteur de relance pour l'économie algérienne.
Quand un pays ne possède pas de stratégie énergétique, comme c'est le cas de l'Algérie, sa sécurité financière et nationale est menacée. Un tel pays devient forcément un pion au service de la sécurité énergétique des autres nations qui ont des comptes à rendre à leur peuple périodiquement.
La preuve, la dernière loi sur les hydrocarbures, une loi soigneusement cachée à l'opinion nationale, fut votée en catimini. La manière dont elle fut validée donne l'impression qu'elle répondait à un agenda imposé par des puissances occidentales. Cette loi fut en complète contradiction avec nos besoins et nos intérêts, et ne servant que les intérêts des multinationales occidentales. L'Algérie n'a pas besoin d'une loi sur les hydrocarbures pour permettre aux multinationales de gagner plus et exploiter plus, mais notre pays a besoin d'un modèle de référence qui met en pratique une stratégie nationale en matière énergétique, financière et sécuritaire sous forme de loi d'orientation sur la politique énergétique consacrant la diversification, la rationalisation et l'efficacité énergétique. Il est temps de lancer une nouvelle politique d'industrialisation des énergies renouvelables et une industrie de transformation des produits pétroliers en PVC et autres, tout en lançant la formation professionnelle et universitaire liées à cette industrialisation. Cette approche permettra de mieux orienter la formation et la création de PME/PMI, en fonction de cette nouvelle politique et ainsi résorber le chômage massif des jeunes et enfin créer de la richesse pour notre sécurité financière et notre indépendance politique et sécuritaire. La préservation des nappes d'eau pourront servir, une fois la maîtrise de l'énergie solaire garantie, à la relance d'une politique agricole, à la hauteur de nos besoins alimentaires immenses pour gagner notre souveraineté en la matière. Un pays qui importe tout est un pays qui perd une bonne partie de sa souveraineté.
La contribution au développement de l'économie nationale et à la croissance, sources de création d'emplois et de richesse, par l'encouragement à la création d'une industrie des équipements des énergies renouvelables, est devenue une urgence nationale. Le développement des énergies renouvelables est l'un des éléments importants dans la politique énergétique dans le monde en général et les pays développés en particulier. Notre pays s'est fixé un objectif de 10% dans la consommation énergétique en 2015, ce qui est très ambitieux, mais avec les moyens mis en œuvre et les dispositifs réglementaires en vigueur, on n'atteindra jamais cet objectif quelle que soit la bonne volonté des équipes de recherche et de nos PME/PMI. Des propositions concrètes en termes de mesures incitatives et de promotion à l'utilisation des énergies renouvelables qui peuvent être traduites en textes réglementaires par les pouvoirs publics sont à notre portée. Il suffit qu'il y ait une volonté politique et un engagement clair, pour aller dans cette voie, dans le programme du futur président de la République.
Les énergies renouvelables connaissent, depuis le milieu des années 1990, une vogue qui semble se renforcer d'année en année. L'objectif du développement durable adopté à la conférence de Rio, en 1992, est à l'origine de cet essor. Le Sommet solaire mondial tenu à Harare, les 16 et 17 septembre 1996, a confirmé cet engagement des Etats du monde à faire du solaire un point commun de développement. A ce sommet, l'Etat algérien s'est engagé à intégrer les énergies renouvelables dans sa stratégie de développement, notamment, comme moyen de réduire les disparités économiques entre les différentes régions du pays et à initier une industrie verte pour préparer l'après-pétrole. Ces engagements sont restés, malheureusement, sans lendemain. L'Algérie est un pays potentiellement intéressant pour l'exploitation de l'énergie solaire sous ses formes thermique et photovoltaïque. En effet, sur le plan économique, l'intérêt que manifeste l'intégration des énergies renouvelables dans la stratégie de notre politique énergétique, en termes d'efficacité énergétique et d'économie d'énergie et de chaleur, s'explique par le puissant gisement solaire, en moyenne de 3 430 heures/an, et le besoin de plus en plus important. A l'observation du rayonnement solaire journalier en moyenne mensuelle, on remarque que la moyenne sur toute l'année se situe dans la majorité des régions du pays entre 4 000 et 6 000 wh/m2/jour. Si on avait respecté les engagements pris par notre pays au Sommet mondial de Harare, en 1996, à intégrer les énergies renouvelables dans la stratégie de développement et si seulement on avait équipé 10% du 1 million de logements lancés dans le programme du Président en chauffe-eau solaires, on aurait, aujourd'hui, un total de 100 000 logements neufs équipés selon ce procédé.
Et si on rajoute à cela l'éclairage public de ces cités en solaire, c'est au total l'équivalent de 300 000 à 400 000 tonnes de pétrole d'économisé, et donc, de disponibles pour l'exportation ou la transformation, soit environ 0,5 milliard de dollars. Et si on avait prévu dans une loi sur l'urbanisme et l'habitat une meilleure efficacité énergétique, c'est-à-dire une meilleure isolation thermique des habitations et bâtiments, on dépasserait 1 milliard de dollars d'économie et on aurait pu proposer des logements moins consommateurs d'énergie, c'est-à-dire des factures de gaz et d'électricité à la portée du citoyen, en somme de véritables logements sociaux. L'intégration des énergies renouvelables dans le bilan énergétique de notre pays n'est pas une option à choisir parmi tant d'autres, mais une obligation afin de garantir le futur des générations qui n'est plus lointain. Pour cela, les pouvoirs publics sont interpellés à prendre des mesures encourageantes afin de démocratiser les énergies renouvelables et de les mettre à la portée de tous, notamment à travers des avantages financiers, fiscaux et les droits de douane qui seraient de nature à favoriser l'implantation de systèmes solaires à travers tout le territoire national, ce qui concourt à l'amélioration de l'efficacité énergétique et à la promotion des énergies renouvelables. Les industriels pourront à ce moment répondre à une demande subite du marché et seront encouragés indirectement à investir ce créneau porteur de création d'emplois, de richesse et de protection de l'environnement, une industrie parfaite pour un développement durable.
Ces mesures permettent l'ouverture d'un marché concurrentiel puisque le besoin ne demande qu'à être rempli, ce qui permettra à coup sûr la création d'une industrie des énergies renouvelables et son soutien en termes de PMI/PME ainsi que la relance de la recherche et l'innovation. Avant de passer au stade d'introduction des équipements solaires pour plus d'économie d'énergie et de chaleur, il est plus que recommandable de s'assurer de l'efficacité énergétique des bâtiments. Pour cela on doit favoriser et encourager l'implantation d'une industrie de fabrication de fenêtres et portes en PVC pour une meilleure efficacité énergétique. Les pouvoirs publics pourront, à ce titre, subventionner les fenêtres et portes en PVC à hauteur de 30% à 50% pour encourager leur généralisation. Ces produits participent activement à l'efficacité énergétique chaud/froid et préservent la santé humaine de la poussière et, par extension, assurent une économie d'énergie et de chaleur importante de l'ordre de 30% à 40%.
Le rôle de Sonelgaz et de Sonatrach
Imposer une taxe à Sonelgaz et Sonatrach à hauteur de 5% de son chiffre d'affaires, une taxe qui sera versée dans un fonds d'incitation à l'économie d'énergie et à la promotion des énergies renouvelables qui financera, notamment, les subventions des équipements d'efficacité énergétique et d'économie d'énergie et qui sera, à côté du fonds national de la recherche, un appoint pour le développement des énergies renouvelables. La vente-location des systèmes solaires par Sonelgaz est une possibilité qui peut, à long terme, faire en sorte que le coût de l'énergie solaire devienne intéressant pour un public très large. Le coût du système solaire serait, alors, incorporé dans la facture d'électricité. Ceci permettrait à Sonelgaz, société de service public, de prendre une partie de ce nouveau marché et, à long terme, de lui faire éviter la construction de nouvelles centrales électriques qui, non seulement, coûtent beaucoup plus cher que ces investissements anticipés pour atteindre le principe de gagnant-gagnant, mais aussi, qui nécessitent une consommation en énergie conventionnelle croissante avec toutes ses conséquences éco-environnementales. L'impact économique de l'énergie solaire sur Sonelgaz est éminent en faisant décroître les pointes de charge qui ont souvent causé des problèmes sérieux pour cette société nationale et pour le citoyen client en particulier.
Soutien à la recherche développement
Une place toute particulière doit être réservée aux actions de recherche et de développement des nouvelles technologies liées aux énergies renouvelables. Une stratégie nationale de recherche devrait être publiée à travers la loi d'orientation sur la recherche et le développement technologique et révisée tous les 5 ans. Le gouvernement devrait rendre compte tous les ans au Parlement de la mise en œuvre de son volet relatif au programme énergies renouvelables et, par conséquent, un budget nécessaire devrait être dégagé pour la mise en œuvre de cette stratégie énergétique. Par différents programmes de subvention, les pouvoirs publics à travers le gouvernement, les wilayas et les communes pourraient faire développer des systèmes solaires comme le chauffe-eau solaire, le pompage solaire, l'éclairage public, qui soient de conception et de fabrication algériennes et qui répondent à nos propres besoins.
En conclusion, l'importance du gisement solaire en Algérie, l'accroissement du besoin en consommation d'énergies de plus en plus importante et le besoin du pétrole pour notre développement ou pour les générations futures interpellent plus que jamais les pouvoirs publics à investir plus dans la transition énergétique en termes d'industrialisation et de recherche, une volonté politique qui fait de la promotion des énergies renouvelables parmi les priorités dans la stratégie de développement.


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