La Cour suprême a fêté hier son cinquantième anniversaire dans un silence total par rapport aux grands dossiers qui préoccupent l'opinion publique : Sonatrach II et l'affaire Khalifa. Mehdi Mehenni -Alger (Le Soir) Une ambiance des plus ordinaires, avec la série de protocoles habituels que connaissent les cérémonies officielles, a caractérisé, hier, la célébration du cinquantenaire de la Cour suprême. A l'ordre du jour, un programme truffé d'histoire et de déontologie. Le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, qui a ouvert le bal avec un discours lu au nom du président sortant Abdelaziz Bouteflika, a réitéré la confiance du chef de l'Etat dans le professionnalisme, l'objectivité et la neutralité des magistrats dans la mission dont ils sont à charge dans les présidentielles d'avril 2014. Après quoi, il a offert au Premier magistrat du pays un cadeau qui coïncide avec son 77e anniversaire, une robe de magistrat et une médaille d'or pour lui témoigner tous les acquis dont a bénéficié le secteur de la justice sous son règne. Sauf que c'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui recevra le cadeau à la place d'un président absent. Suivra l'inauguration de nouvelles salles d'audience qui porteront le nom d'anciens présidents défunts de la Cour suprême. Mais pas un mot, à l'occasion du cinquantenaire de cette institution, sur les grands dossiers qui restent en suspens. Tayeb Belaïz ne soufflera pas mot à la presse alors que l'actuel président de la Cour suprême, Slimane Boudi, refusa tout commentaire. Ses gardes du corps ont même fait dans un excès de zèle que même ceux du ministre de la Justice n'ont pas jugé utile d'adopter. L'affaire Sonatrach II relève aujourd'hui, des prérogatives de la Cour suprême, vu que le privilège de juridiction dont bénéficie Chakib Khelil a fait que le mandat d'arrêt lancé contre l'ex-ministre de l'Energie par le tribunal de Sidi M'hamed est nul et non avenu. En clair : un vice de forme que beaucoup soupçonnent volontaire. Au jour d'aujourd'hui, soit depuis l'été 2013, la Cour suprême n'a pas communiqué si elle a été saisie par le tribunal de Sidi M'hamed, pour s'enquérir de l'affaire. Une source proche a affirmé hier, sur les lieux, au Soir d'Algérie, que la Cour suprême n'a encore rien reçu. L'affaire est toujours bloquée d'où est parti le mandat d'arrêt. Aucune information n'a encore été communiquée sur l'affaire Khalifa, et au lendemain de l'extradition du concerné. Il faut dire que le cinquantenaire de la Cour suprême n'a bénéficié à l'opinion publique d'aucun éclaircissement sur les grands dossiers qui relèvent avant tout de l'intérêt de la nation.