La fin de saison sent déjà le soufre. En Ligue 1 ou dans l'étage au-dessus, la violence reprend du service. Et ce n'est certainement pas le fruit de débordements des fans. Ce qui s'est produit à Blida (RCA-ESS), Béjaïa (JSMB-JSK) et à Aïn M'lila (CRBAF-MOB) relance le débat sur l'efficacité des mesures préconisées et par les pouvoirs publics et par les instances sportives pour juguler un phénomène qui n'a pas encore atteint ses limites destructrices. Le football algérien est en état de guerre. Les images montrées par la télévision, chaque week-end, ne souffrent aucune équivoque : le sport-roi en Algérie dérape dangereusement vers le chaos. Par la faute de gens censés défendre et protéger l'éthique et la sportivité. Des dirigeants, des arbitres et joueurs se donnent, à chaque journée de championnat, en spectacle devant des milliers de supporters, des jeunes pour la plupart, entraînés par la troublante déferlante. Le week-end dernier a connu un must en termes d'actes violents signalés à travers plusieurs stades des deux paliers. En Ligue 1, dès jeudi, le match avancé de la 21e journée entre le RCA et le coleader, l'ESS, a été enflammé par les dérives des responsables des deux clubs, Djamel Amani et Hassan Hammar en l'occurrence qui ont offert un triste «combat de coqs» aux spectateurs et téléspectateurs. Samedi, au stade de l'UMA de Béjaïa, le derby kabyle a failli tourner au drame. La faute à un arbitre, Redouane Necib, qui a oublié de mettre le holà derrière les bois de Malik Asselah, le portier de la JSK, qui a fini par répondre aux provocations des remplaçants de la JSMB et à remballer les projectiles balancés par une partie de la galerie béjaouie. Et si le match n'a pas connu une fin plus dramatique, la victoire des Vert et Rouge signée Chalali, le provocateur, n'y est pas étrangère. Celle-ci (la victoire, ndlr) n'a pas suffi pour contenter la révolte de quelques dirigeants du CRB Aïn Fekroune qui ont tiré leurs couteaux pour ôter pinces et pattes aux Crabes du MOB. Dans les deux situations, l'enjeu, la quête d'un sauvetage en fait, n'explique pas tout tant la haine et le ressentiment affichés par les uns et les autres puisent leur origine du culte de l'impunité. Les instances du football et la justice se montrant souvent indulgentes voire complaisantes envers ses fouteurs de guerre. La commission de discipline aura beau décréter, chaque lundi, le huis clos, imposer des amendes ou laisser des «dossiers ouverts pour compléments d'informations», les gourous et les bourreaux reviendront la semaine suivante. Ceci, tant que lesdits forfaits provoqués dans et autour des enceintes sportives ne sont pas considérés comme étant des délits et leurs auteurs justiciables. Pendant ce temps... ...L'USMA fonce vers son sixième titre national à la faveur d'une nouvelle victoire, ô combien difficile, arrachée face à la JS Saoura. Un penalty, le...14e en 21 matches, transformé par Meftah offre aux Rouge et Noir trois longueurs d'avance sur l'ES Sétif qui a, de nouveau, trébuché devant sa nouvelle bête noire, le RC Arbaâ. A 9 rencontres du terme du challenge de la Ligue 1, les gars de Soustara semblent se diriger lentement mais sereinement vers un sacre qui les fuit depuis 2005. L'Entente d'Aïn Fouara aura du mal à réaliser l'exploit d'une passe de trois dès lors que cette fin de saison s'annonce compliquée pour Madoui et son ensemble appelé à valser sur deux compétitions (championnat et Champions League africaine) contraignantes puisque trop rapprochées de par les dates des premiers tours. Derrière ce duo, le MCA auteur d'un inespéré succès à Chlef. Les Mouloudéens qui avaient passé une sale semaine, fuyant fans et familles, ont repris leur place sur le podium mais toujours hors-course pour le sacre. La venue ce mercredi à Bologhine de l'ESS pourrait, en cas de victoire, rapprocher le doyen de l'Aigle noir (3 points). Sans plus. Car, le calendrier proposé en cette fin de saison aux poulains de Bouali (deux déplacements de cordée à Blida face au RCA et à Tizi-Ouzou contre le concurrent direct pour la 3e place et le trophée national) risque d'être insurmontable. La JSK qui n'arrive plus à s'imposer loin de ses bases (le dernier succès remonte au 3 septembre dernier face au CRBAF) a baissé pavillon face à une équipe de la JSMB auteur de sa troisième victoire en 21 matches (les deux premières ont été acquises à domicile face au MCO et le CRB, deux concurrents pour la relégation). Une déconvenue de trop pour les troupes de Azzedine Aït Djoudi dont on annonce l'imminent limogeage de la barre technique des Canaris et son remplacement par... Mahieddine Khalef. Le MCEE qui a balayé la réserve du CSC colle au peloton de tête et compte même, à en croire ses responsables, se nicher parmi le trio du podium. Objectif réalisable dans la mesure où, après le CSC, les Eulmis, qui accueilleront samedi prochain la JSMB, se mesureront à des concurrents directs (USMA, ESS et surtout MCA et ASO) pour les accessits. Sinon, la 21e levée a valu par la révolte du CRB, drivé par la paire Henkouche-Yahi, devant le CABBA à l'issue d'un choc qui a vu l'arbitre de la rencontre M. Bouster, priver le Ahly de deux penalties et en expulsant deux éléments essentiels dans l'échiquier de Mustapha Biskri, en l'occurrence le capitaine Bendahmane et le buteur tchadien Yaya Karim.