Les opportunités d'investissements mutuels, d'affaires entre l'Algérie et la Tunisie sont larges, notamment dans le domaine de l'énergie et de la fabrication de pièces et composants énergétiques. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Des investissements directs du groupe Sonatrach en Tunisie sont ainsi possibles, laisse entendre le directeur de la représentation commerciale auprès de l'ambassade de Tunisie à Alger (Tunisia Export). Rencontré hier à l'hôtel Hilton, à l'occasion des rencontres professionnelles bilatérales dans le secteur des pièces et composants automobiles, Riadh Bezzarga a estimé opportun pour les opérateurs algériens, exerçant également dans les secteurs des technologies de la communication ou du tourisme, de s'implanter directement en Tunisie. Certes, le nombre d'investisseurs algériens en Tunisie reste minime, comparé aux 80 sociétés tunisiennes exerçant dans divers secteurs (services, industries et textile...) et présentes en Algérie pour un montant de 250 millions d'euros, indique-t-on. Toutefois, une présence renforcée de l'establishment économique algérien en Tunisie constitue une opportunité, d'autant que ce pays dispose d'un cadre propice, notamment du point de vue réglementaire, au développement des investissements étrangers et à l'exportation, expliquera-t-il. Mais également dans la mesure où les industriels et producteurs tunisiens ont développé un important réseau de sous-traitance avec les opérateurs étrangers, notamment dans le secteur de la fabrication de composants automobiles. Notons dans ce contexte que les pneumatiques, les remorques et semi-remorques et les parties d'accumulateurs électriques comptent parmi les principales exportations tunisiennes vers l'Algérie, en constituant le premier poste, selon Riadh Bezzarga. Comme il s'agit pour les industriels tunisiens de miser sur le marché algérien en pleine expansion, disposant d'importants atouts et où la demande et les besoins sont croissants ainsi que les possibilités de développement de la substitution aux importations et de modernisation des infrastructures. D'où l'opportunité de développer des investissements réciproques, de diversifier les exportations notamment algériennes vers la Tunisie et dominées actuellement par les produits énergétiques et les matières premières, à plus de 90%, selon le représentant de Tunisia Export. Dans ce cadre, les rencontres professionnelles bilatérales qui ont été organisées hier, avec la participation de 17 sociétés tunisiennes dont une entreprise spécialisée dans la fabrication de bateaux de plaisance, sont porteuses. Elles s'incrivent, précise le représentant tunisien, dans un cycle de rencontres sectorielles déjà organisées ou programmées dans les secteurs de la pharmaceutique, des matériaux de construction et de l'agroalimentaire. Et ce dans le contexte où un accord commercial préférentiel algéro-tunisien, signé en 2008 et réactivé après une période d'incertitudes, vient d'entrer en vigueur depuis le début mars 2014. Un millier de produits industriels et agro-alimentaires notamment sont, désormais, exonérés totalement ou partiellement de droits de douane entre les deux pays, des exonérations pouvant aller de 40% à 100% pour certains produits industriels et des exonérations des taxes douanières totales pour des produits agricoles et agroalimentaires. Notons que l'accord stipule que les deux parties appliquent aux marchandises d'origine algérienne ou tunisienne le principe du traitement national en ce qui concerne les taxes exigées dans le pays importateur. Ce qui devrait booster la coopération commerciale, avec des échanges croissant de 20 à 30% par an durant les dernières années selon Riadh Bezzarga, en attendant la mise en place à terme d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et la Tunisie. Notons que les exportations tunisiennes vers l'Algérie ont atteint les 368 millions d'euros en 2013 contre 352 millions d'euros en 2012 et 306 millions d'euros en 2011. Quant aux exportations algériennes, elles se sont établies à 896 millions d'euros en 2013 contre 717 millions d'euros en 2012 et 417 millions d'euros en 2011. Soit une balance commerciale largement à l'avantage de l'Algérie avec 529 millions d'euros en 2013.