Les gardes communaux de la wilaya de Béjaïa ont repris hier le chemin de la protestation à travers un rassemblement observé devant le siège de la Wilaya pour réitérer leurs revendications socioprofessionnelles. Des revendications qui se résument, entre autres, à «la révision à la hausse des pensions de retraite, des postes budgétaires avec des salaires conséquents, une retraite anticipée, un statut de martyr aux gardes communaux tués dans l'exercice de leurs missions, un toit décent pour leurs veuves et la revalorisation de la prime des victimes du terrorisme». A travers leur action de rue, les gardes communaux de Béjaïa ont également crié haut et fort leur opposition à un 4e mandat de l'actuel chef de l'Etat. Contrairement à la déclaration de Mourad Aloui, un élément de la Coordination des gardes communaux de la wilaya de Béjaïa qui a tenu à se démarquer lors d'une prise de parole de la position de ses camarades en expliquant que leur mouvement est «apolitique» et que leurs revendications sont «d'ordre socioéconomique», les autres membres de la garde communale sont loin de partager cet avis. Les gardes communaux de Béjaïa, à l'instar de leurs camarades des autres wilayas du pays qui se sentent «trahis», ont affiché ouvertement leur opposition à un 4e mandat de Bouteflika. Rachid Boumeraoui, chargé de communication de la Coordination de la garde communale, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour descendre en flammes le pouvoir en place à sa tête le chef de l'Etat, Bouteflika. «Depuis son arrivée au pouvoir, Bouteflika n'a rien fait pour les gardes communaux qui ont combattu les armes à la main pour sauver la République du chaos. On a été marginalisé et méprisé sans aucune reconnaissance pour tous les sacrifices consentis pour que l'Algérie reste debout. Le même pouvoir a signé un compromis avec les terroristes dans le cadre de la charte de réconciliation nationale. On a blanchi les ennemis de la République en leur accordant tous les droits», a indiqué en substance Rachid Boumeraoui. Et d'ajouter : «Pire encore, Bouteflika a décidé de dissoudre notre corps sans aucun statut. Pourtant, lors du dernier crash de l'avion militaire, le même Président a décrété un deuil de plusieurs jours. Il a accordé aux victimes du crash de l'avion militaire, le statut de martyr du devoir national. Aujourd'hui, près de 4 600 éléments de la garde communale sont morts les armes à la main pour défendre le pays contre la barbarie islamiste mais on leur refuse toujours le statut de martyr», fulmine le chargé de communication de la garde communale à Béjaïa. Parlant de l'élection présidentielle du 17 avril prochain, Rachid Boumeraoui a fait savoir que son mouvement, qui n'a pas encore tranché de position officielle, soutiendra le candidat qui s'engagera à prendre en charge leurs revendications et d'accorder un statut de martyr à ses camarades tombés sous les balles assassines des hordes terroristes.