Une vaste opération de déminage a été lancée depuis 2005, par les unités spécialisées de l'Armée nationale populaire à travers les zones de la mort, de Moghrar, Djeniène et Tiout, une région qui repose sur un champ de mines, sous-semée de mines antipersonnel, antigroupes et mines éclairantes, qui à nos jours, continuent à faire des victimes. Les engins de la mort ou les armes sans maîtres, hérités de l'ère coloniale ne cessent d'alourdir le bilan des victimes de guerre, 52 ans après le recouvrement de l'indépendance. Au niveau de la région, l'on dénombre quelque 170 victimes (handicapés à différents stades) dont la plupart des handicapés à vie. Après l'assainissement d'une superficie de quelque 1 100 hectares, dans les zones de Djeniène et Moghrar, où 197 449 mines ont été détruites depuis 2005 au 16 mars 2014, l'opération de déminage et de destruction engagée par les unités de l'ANP se poursuit à travers la commune de Tiout, après un protocole de remise de la quatrième et dernière partie de 532 hectares assainie de la commune de Moghrar et livrée aux autorités locales, lors d'une cérémonie organisée dans la zone de Hadjadj (frontière entre les deux communes de Moghrar et Tiout), où une opération de démonstration de déminage et de destruction a été effectuée en présence des autorités civiles et militaires à leur tête M. Mohamed Hamidou, wali de Naâma. Notons que durant les deux derniers mois de 2014, 896 mines (dont 497 antigroupes et 395 anti-personnel) ont été détruites dans la région de Moghrar, contre 10 678 (5 038 AG et 5 470 AP) en 2013. A Djeniène, 32 593 mines ont été neutralisées en 2009, contre 41 560 en 2010, 45 183 en 2011 et 10 757 en 2012 dont les 80% représentent les mines antipersonnel. Ceci démontre le danger que causent ces engins aux populations de la région. Des intentions homicides qui illustrent aux yeux des Français les bienfaits de leur colonialisme. II existe encore quelques milliers de mines antipersonnel éparpillées sur les bandes frontalières Est et Ouest, connues sous l'appellation sinistre de lignes Challes et Morice. La ligne Morice du nom du ministre de la Défense André Morice, d'une longueur de 460 km a été constituée avec du fil barbelet à partir de juillet 1957 sur la bande frontalière avec la Tunisie. Tandis que la ligne Challes, du nom du général Maurice Challes, commandant en chef en Algérie de 1958 à 1960, d'une longueur de 700 km a été constituée le long de la frontière avec le Maroc. Quelque 11 millions de mines ont été plantées et ensevelies sur les deux lignes Est et Ouest, dont plus de 2/3 ont été neutralisées par les éléments de l'ANP depuis 1962. Rappelons que conformément au traité d'Ottawa, ratifié par plus de 120 pays en décembre 1997, portant destruction des mines ; l'Algérie qui en fait partie, a procédé à plusieurs opérations de destruction de son stock.