Privée de podium lors des trois premières manches du Championnat du monde 2014 de Formule 1, l'écurie Ferrari a annoncé hier la démission de son directeur sportif, Stefano Domenicali, sanctionné pour les mauvais résultats de la Scuderia. «Ferrari prend acte de la démission de Stefano Domenicali et le remercie d'avoir servi l'entreprise (...) pendant 23 ans», est-il écrit dans un communiqué de la Scuderia, qui n'a récolté que 33 points en trois courses, contre 111 pour Mercedes-AMG, vainqueur des trois premières manches. Le président de Ferrari, Luca di Montezemolo, a remercié Domenicali «pour son sens des responsabilités jusqu'à aujourd'hui, où il a placé l'intérêt de Ferrari avant le sien». Arrivé chez Ferrari en 1991, Domenicali avait pris la succession de l'actuel président de la FIA, Jean Todt, en janvier 2008, après avoir gravi tous les échelons. Sous sa direction, la Scuderia a remporté le titre constructeur en 2008 mais laissé échapper le titre pilote au dernier GP de la saison en 2008 (Felipe Massa), puis en 2010 et 2012 (Fernando Alonso), face à Red Bull Racing. Les nouvelles règles techniques et le retour cette saison du Finlandais Kimi Räikkönen, dernier pilote sacré chez Ferrari, en 2007, avaient fait espérer un retour au premier plan. Mais la F14T, malgré le renfort de l'ingénieur James Allison (ex-Lotus), embauché l'an dernier, s'est révélée pour le moment moins rapide que ses principales rivales, notamment les Mercedes et même d'autres monoplaces à moteur allemand. Mattiacci aux commandes La démission de Domenicali, 48 ans, vise à «donner une secousse pour le bien du groupe», a expliqué le démissionnaire, évoquant «l'amertume de ne pas avoir récolté autant qu'on avait semé ces dernières années». La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est tombée dimanche 6 avril dans le désert de Bahreïn, quand les deux Ferrari, à la régulière, ont terminé 9e et 10e du 3e GP de la saison, sous les yeux d'un Luca di Montezemolo furieux au point de quitter le circuit avant la fin de la course. «Il y a des moments de la vie où il faut le courage de prendre des décisions difficiles, explique Domenicali dans le communiqué de Maranello. Il est l'heure de mettre en place un changement important. En tant que chef, j'assume la responsabilité de la situation que nous sommes en train de vivre». Son successeur s'appelle Marco Mattiacci. C'est un Romain de 42 ans, président de la filiale Ferrari Amériques, sans expérience connue en sport automobile. Il a débuté sa carrière chez Jaguar, puis Ford, et a été recruté par Ferrari en 2000. Il aura surtout un rôle de «management» à l'américaine, dans une équipe secouée par toutes les déceptions de ces dernières saisons. Comme le faisaient remarquer lundi quelques observateurs avertis de la F1, sur le réseau social Twitter, les responsables des quatre écuries ayant terminé derrière Red Bull en 2013 ont tous été changés. Outre Domenicali, Ross Brawn (Mercedes, ex-Ferrari) est parti à la retraite, alors que le Français Eric Boullier (Lotus) a été recruté par McLaren. Il y a remplacé Martin Whitmarsh, qui a disparu de la circulation.