Quotidiennement, dans la cour de l'�cole du village Tibecharine, dans la commune de Mizrana, les ch�rubins jouent, c'est l'heure de la r�cr�ation. Et au premier son de cloche, ils se pr�cipitent dans les classes. Ces innocents ne savent pas que le toit audessus de leurs t�tes, suspendu tel un couperet, risque de s'effondrer � tout moment. En effet, les techniciens du CTC, de passage apr�s le s�isme du 21 mai 2003, avaient scell� le sort de la vieille �cole. N'ayant dans toute sa structure aucun pilier ni ceinture ferr�s, et en plus construite au lendemain de l'Ind�pendance, "elle pr�sente, aujourd'hui, un risque d'effondrement majeur", avaient-ils conclu dans leur rapport. L'arr�t� de sa d�molition sign� par l'actuel P/APC de Mizrana et sa fermeture d�finitive �tait pr�vue aussit�t, c'est-�-dire � la fin d�cembre 2003. Pour ne pas perturber les �l�ves dans leur scolarit�, leur transfert vers d'autres �coles des villages avoisinants s'imposait comme unique perspective. Mais les parents d'�l�ves l'avaient cat�goriquement refus�e et exig� l'installation des chalets, comme ce fut le cas dans les r�gions sinistr�es en attendant l'l'ouverture de la nouvelle �cole, pr�vue pour le mois de septembre 2004. Devant ces exigences impr�vues, l'administration a d� revoir sa copie et affirm� aux villageois que "la d�molition de l'�cole �tait motiv�e par le seul co�t sur�lev� de son confortement". Seulement, les techniciens demeurent sceptiques quant � la v�racit� de ces assurances. D'ailleurs, les analyses des �chantillons pr�lev�s dans les parois des b�tisses ne vont pas dans le m�me sens. Et pour preuve, les deux logements du groupe scolaire ont �t�, eux, ras�s, depuis le d�but de l'ann�e en cours. Aujourd'hui, un an apr�s, aucune nouvelle n'a filtr� sur le sort r�serv� � l'�cole de Tibecharine. Et les enfants qui la fr�quentent risquent de finir un jour sous les d�combres � la moindre secousse tellurique qui ne sera pas tr�s faible. C'est peut-�tre ce qu'attendent les autorit�s concern�es pour intervenir en pompiers. Quant aux parents d'�l�ves passifs, ce n'est pas la premi�re fois qu'ils sont complices par leur silence dans la perte de leur prog�niture. Car, faut-il bien le rappeler, l'�chec scolaire dans ce village est l'un des plus �lev�s dans la r�gion.