La sortie du Fonds national d'investissement (FNI) du capital d'Orascom Télécom Algérie (OTADjezzy) se fera par voie boursière, à terme. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - C'est ce que le directeur général de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV, communément dénommée Bourse d'Alger), hôte hier du Forum Economie du quotidien El Moudjahid, a estimé Rappelant que le FNI a vocation à sortir, à terme, de toute entreprise où il a pris une participation, Yazid Benmouhoub considère qu'il en serait le cas pour la société de téléphonie mobile. Mandaté par l'Etat algérien et signataire récemment d'un contrat d'achat, le FNI n'acquierra définitivement une participation de 51% dans la société OTA, pour un montant de 2,6 milliards de dollars, qu'à la fin de l'année 2014. Néamoins, l'établissement devrait céder son actionnariat, à une échéance plus ou moins rapprochée, en fonction de l'atteinte des objectifs fixés et selon les modalités définies par le futur pacte d'actionnaires qui sera signé entre le FNI et le groupe russo-norvégien de télécommunications Vimpelcom. En d'autres termes, le FNI sera remplacé par d'autres actionnaires dont la sélection s'opérera au niveau du marché financier, de la Bourse d'Alger. Ainsi, les futurs propriétaires de l'actionnariat de Djezzy seront des opérateurs boursiers, laisse entendre le DG de la Bourse d'Alger. Ce qui est de «bon augure» pour cette institution engagée dans une large dynamique de modernisation et de relance du marché financier, estimera Yazid Benmouhoub. Certes encore insuffisamment alimentée en titres de capital, avec seulement deux sociétés publiques (El Aurassi et Saidal) et deux sociétés privées (Alliances Assurances et NCA Rouiba) qui y sont cotées, la Bourse d'Alger devrait s'élargir à d'autres entreprises, notamment une société privée et 8 entreprises publiques. En effet, les sociétés publiques Mobilis, le CPA, Cosider Carrières, trois cimenteries du groupe public GICA, la CAAR et Hydro Aménagement ont reçu l'aval des pouvoirs publics pour leur introduction en bourse. Par conséquent, ces entreprises ont engagé une opération d'évaluation de leur situation, en attendant l'aval des organes dirigeants et sociaux. «Les choses avancent très bien», assure le DG de la SGBV qui indique qu'une rencontre est prévue prochainement avec ces sociétés. Selon Yazid Benmouhoub, la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob, l'autorité de marché) devrait octroyer les premiers visas aux entreprises éligibles à la cotation dès le second semestre 2014. Ces entreprises publiques font partie d'une première liste, observe l'hôte d'El Moudjahid qui exprime son satisfecit de «la réelle volonté du gouvernement d'impulser une dynamique», et qui observe que la Cosob œuvre à identifier d'autres sociétés éligibles. Comme la Bourse d'Alger devrait être alimentée davantage en titres et obligations d'entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises pour lesquelles un compartiment spécifique vient d'être impulsé. Une sollicitude davantage accentuée de l'establishment économique national que justifie nécessairement la quête de sources de financement complémentaires certes au concours bancaire mais alternatives au concours du budget. Certes inopportune actuellement, la sollicitude de Sonatrach vis-à-vis de la Bourse d'Alger est cependant souhaitée. Possible pour les sociétés de droit algérien, la cotation à la bourse reste cependant interdite aux sociétés étrangères. «La réglementation de la Banque d'Algérie ne le permet pas», précise M. Benmouhoub qui estime néanmoins que la donne pourrait changer en vue de stimuler l'attractivité du marché financier, répondre à des besoins de placements et de fructification des avoirs externes. C. B. La Bourse ouvre un guichet dans les agences bancaires Des agents de banques ne connaissent rien aux actions, aux opérations d'achat et autres pratiques boursières. C'est ce que le directeur général de la Bourse d'Alger, Yazid Benmouhoub, a constaté hier, se référant à une enquête lancée par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) sur la gestion des activités de bourse au niveau des banques. Une méconnaissance qui reflète certainement un déficit de formation des agents, de vulgarisation de la pratique boursière. En vue de pallier ce déficit, un programme de formation d'agents est en cours selon le DG de la SGBV qui évoque le projet d'ouverture d'un «guichet bourse» au niveau de chaque agence bancaire. Une opération qui se fera «graduellement» au niveau du réseau bancaire, indique Yazid Benmouhoub qui évoque l'ouverture prochaine de quelques guichets. Ce qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie de développement de la formation en finance de marchés, relève-t-on. En ce sens, la SGBV envisage la création, à terme, d'une école de la Bourse, ouverte tant aux étudiants et praticiens qu'aux particuliers, dans un souci de vulgarisation.