Apparemment, les jubilés deviennent une pure tradition à la cité des Rostomides où l'ambiance ne manque pas de drainer la grande foule. Ainsi, après Mohamed Zaoui et Madjid Oulbachir, deux anciennes gloires locales, auxquels il a été rendu un hommage des plus vibrants le 5 juin écoulé, c'est au tour des frères «Banus» d'être ressuscités après avoir passé toute leur jeunesse au service de la JSM Tiaret, un club qui les a vus naître et grandir aux côtés de toute une pléiade de joueurs à l'image des Tahar, Souidi et autre feu Krimo, pour ne citer que ceux-là. Initiée personnellement par le wali, cette manifestation prévue parallèlement avec le célèbre Salon du cheval du 20 au 24 mai prochain, devrait garantir le spectacle escompté au stade Kaïd-Ahmed de la ville, où des figures emblématiques du sport roi sont attendues. Selon le programme élaboré par les organisateurs, les spectateurs habitués à y affluer dans de pareilles circonstances, auront droit à de véritables moments de plaisir en admirant de près l'EN 82 s'affronter aux vétérans de la JSMT des années 70. La sélection de l'Ouest, rehaussée par la présence des Belkhatouat, Selguia, Massabih, Sebbah et conduite par Mustapha Arbaoui, se mettra aussi de la partie pour ornementer davantage le décore. Idem pour les autres équipes conviées à ce rendez-vous à l'image des anciens de la JS Saoura ou de la sélection de la wilaya de Tiaret. Pour revenir aux frères Banus, ces derniers au nombre de quatre, se sont distingués à travers l'alternance des générations depuis 1960 jusqu'aux années 90, non sans laisser leur empreinte de joueurs exemplaires en discipline et en amour que portait chacun d'eux. Déjà à l'orée des années 61/62, le frère aîné, Benaïssa surnommé «Banus» par les pieds-noirs du quartier, entama sa carrière en décrochant une place parmi les cadets de la JSMT de l'époque aux côtés des Souidi, Okat, Tahar Benferhat, El Ghali, Hous et autre feu Krimo. Stoppeur de charme sous la férule d'Andrada, Banus 1 évoluera une année plus tard en juniors entraînés alors par El Hadj Yakdoumi. En 1963, il portera le maillot de l'équipe seniors dont le coach n'était autre que Chaouch Ferhat. De 1964 à 1977, Benaïssa avait connu une série d'entraîneurs à leur tête : Sadat, Mir, Hamid Skander, Amara Saïd, Gonzales et Stefanovic. Benaïssa a aussi pris part à la sélection régionale d'Oran 69/70 aux côtés de Bouhadji, Ouaness, Kechra, Mbarek et Freha drivée, quant à elle, par le duo Draoua et El Hadj Ouadah. En 1968, il tentera une expérience à l'étranger plus précisément avec les Girondins de Bordeaux sous la houlette de Bakrim et Danzelle, mais il ne tardera pas à retourner au bercail pour des raisons familiales. Les incessantes blessures qu'il avait contractées au cours de son parcours plus particulièrement en 66, 72 et 73, lui ont été un coup dur pour perturber son élan, jusqu'à la fin de sa carrière dans les années 77. Benaïssa était considéré comme un modèle aux yeux de ses frères pour se frayer le même chemin et marquer leur nom dans le monde du football. Déjà en 1967, Mohamed enclencha sa carrière aux côtés des Tahar Benferhat, Mahiouti, Zitouni, Kada, Nouar, Gharbi et autre Fernane après avoir transité par toutes les catégories. Son abnégation et son sérieux lui valurent une place méritée parmi l'équipe nationale 70/73, commandée conjointement par Makhloufi, Hamid Zouba et Saïd Amara. L'une de ses œuvres n'était autre que le but de la victoire qu'il avait inscrit contre le Mali en 1971 à Alger. Mohamed devait se consacrer plus tard au métier d'entraîneur dont il avait appris les principes auprès de ses coaches en drivant consécutivement la JSM Tiaret, l'IRB Sougueur, le WAB Tissemsilt, le FCB Frenda, outre d'autres clubs de wilaya. Les deux autres Kadi et Zouheir en l'occurrence, firent leur apparition respectivement en 66 et 76 sous la férule de l'intransigeant Zakour Noureddine. Kadi ou Banus 3 jouera son premier match seniors, devant l'USM Belabbès de Abdi, alors qu'il avait comme entraîneur Saïd Amara et Hamid Skander. Appelé en service national, en 72/73, il endossera le maillot de l'USM Koléa des Aït Cheggou, Nefkla et Izri sous les commandes de feu Oualikene. Son parcours sera ensuite agrémenté par une convocation en équipe nationale militaire drivée à l'époque par le duo Rouai et Soukhane. Enfin Zoheir, le cadet de la dynastie «Banus» et pur produit de Tahar et feu Krimo, a occupé le poste d'arrière-droit à la JSM Tiaret aux côtés des Ouadah, Ammari, Beloued, Maïdi et feu Sahraoui. Auparavant, le plus jeune de ses frères avait marqué un court passage à la sélection nationale cadette confiée, faut-il le rappeler, à Amar Rouai avant de mettre fin à sa carrière à l'issue d'une rencontre opposant son club au MC Alger en 1992 au stade du 5-Juillet. En fait, un jubilé est le moins que l'on puisse faire en guise de reconnaissance et de gratitude à cette famille pour laquelle la JSMT était... une raison de vivre.