Louisa Hanoune met en garde le Président sortant réélu. En le «mandatant largement » pour un quatrième mandat, les électeurs ne lui ont pas signé de chèque en blanc, avertit la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui affirme que «le répit» sera de courte durée. Le statu quo sera mortel, dit-elle. Elle saisira prochainement Bouteflika au sujet de la nécessité de dissoudre le Parlement. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est des décisions «urgentes» et «audacieuses» que le Président réélu doit prendre. A défaut, avertit Hanoune, même les électeurs qui ont fait le choix de Bouteflika pourraient se «retourner contre lui ». Le statu quo pourrait s'avérer «mortel» dit-elle puisque les attentes sont énormes en matière économique, sociale et politique. Le répit, assure-t-elle, sera de courte durée au regard non seulement du contexte au plan interne et au contexte régional et international. Explications de Hanoune : ce n'est pas parce que le peuple a choisi la stabilité qu'il sera indulgent et renoncera à ses revendications. La candidate du Parti des travailleurs énumère les priorités de cette période post-électorale. Ce qu'elle préconise, ce n'est pas un simple lifting de la Constitution mais une refonte en profondeur et des législatives anticipées et la mise en place d'un gouvernement homogène sous le contrôle de députés. Sans ces mesures, avertit-elle, c'est la politique du statu quo qui va prévaloir, ouvrant la porte à l'aventure. Le Parti des travailleurs pourrait-il prendre part au prochain gouvernement ? Pas dans ces conditions, répond Hanoune qui explique que le PT ne sera dans le gouvernement que si des élections législatives anticipées libres étaient organisées et que le parti en sortait largement vainqueur. Le PT ne saurait prendre part à un gouvernement «patchwork», dit-elle. Il s'agit d'une position de principe. Elle s'exprimait au lendemain d'une réunion ordinaire du bureau politique du parti, réuni pour évaluer les activités du parti pendant les élections. Le bureau politique a estimé que la campagne menée par la candidate du parti avait été «intense et homogène» qui a mis au centre de ses préoccupations l'appel à la mobilisation populaire. Le bureau politique a une fois de plus dit non à la période de transition que Louisa Hanoune assimile à une «confiscation de la souveraineté du peuple». Une souveraineté populaire qui a été respectée lors de la récente consultation populaire selon la première responsable du PT qui d'ailleurs se dit «très à l'aise» pour participer à la cérémonie d'investiture du Président réélu.