Après un nouveau pic de violence intercommunautaire vendredi à Melika et des escarmouches dans la nuit de samedi à dimanche au quartier Thniet el Mekhzen, Ghardaïa a respiré le calme durant la journée d'hier. Un calme précaire, cependant, tant est que la tension était restée vive. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Les affrontements de vendredi, qui ont fait de nombreux blessés, y compris parmi les policiers, et les escarmouches de l'avant- veille ont ravivé une psychose désormais compagne des populations de Ghardaïa. Durant la nuit du samedi, la police a dû utiliser les gaz lacrymogènes pour faire revenir le calme, témoigne M. Babaz, joint hier par téléphone. Les recettes gouvernementales semblent inopérantes face à cette violence cyclique dans la vallée du M'zab. Aux accalmies succèdent toujours les violences les plus fortes. Certaines s'y étaient soldées par morts d'hommes. Ce qui rend vaines les tentatives de conciliation menées sous la houlette d'un gouvernement qui manque toujours de se rendre à des approches plus élaborées afin d'endiguer un phénomène qui empoisonne la vie des populations locales. Et comme à chaque lendemain de violence, des familles mozabites, pour se mettre à l'abri de nouvelles violences, qui peuvent éclater à chaque instant, ont quitté samedi leurs habitations pour trouver refuge ailleurs. La peur a régné à Ghardaïa, en dépit d'un déploiement impressionnant de policiers et de gendarmes dans la ville, notamment dans les quartiers susceptibles de s'embraser de nouveau. La communauté mozabite, qui se plaint de subir cette violence intercommunautaire, interpelle les autorités pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Samedi, elle a organisé un rassemblement au niveau de la Grande-Poste à Alger pour dénoncer la situation qui s'enlise dangereusement à Ghardaïa. Rappelons que les affrontements intercommunautaires ont commencé en décembre dernier. Ils étaient tellement violents que deux Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Youcef Yousfi, s'y étaient déplacés en missions spéciales et diligentes. Deux missions qui ont manqué de faire revenir le calme définitivement. Preuve en est qu'après un intermède dans le sillage de la présidentielle, les violences viennent de reprendre.