La remise sur la table de la question des réformes de la justice et la séparation des pouvoirs remonte à la première investiture d'Abdelaziz Bouteflika en 1999. Si aucune démarche concrète n'a été observée pendant 15 ans, y a-t-il aujourd'hui une réelle volonté ? Tayeb Louh parle de «nécessité». Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) En visite d'inspection jeudi, à l'Ecole supérieure de magistrature, à Alger, Tayeb Louh a annoncé une série de réformes qui toucheront son secteur. Au cœur du débat, la question de la réforme de la justice et la séparation des pouvoirs ne date pas d'aujourd'hui. Au début de son règne, en 1999, Abdelaziz Bouteflika en a fait mention. Une série de procédures ont été engagées plus tard, soit au cours de ses trois derniers mandats, mais sans grand impact sur la réalité de l'appareil judiciaire. Quinze ans après, l'actuel président qui entame sa quatrième investiture du Palais d'El Mouradia remet la question sur la table et son ministre de la Justice préfère lui donner le «sceau» de «poursuite des réformes». Il fait ainsi état de la «nécessité» de l'amendement du code civil et celui des procédures pénales afin de mieux garantir les droits de l'individu, les libertés individuelles et collectives. Seul moyen, à ses yeux, pour bâtir un Etat de droit, il évoque également la protection du magistrat et la séparation des pouvoirs. En clair, l'indépendance de la justice. Louh mécontent de la formation des magistrats Et pour se faire, le ministre met au centre des réformes la formation des magistrats. Laquelle soutient-t-il : «Constitue le principal élément dans la concrétisation du principe d'indépendance de la justice». Encore une ‘'nécessité'' qui ne trouve pas sa place dans l'Ecole supérieure de magistrature dont le niveau ne semble pas être du goût de Tayeb Louh. «L'Ecole supérieure de magistrature n'est pas une école de formation professionnelle», martèle-t-il tout en s'indignant sur les mauvais résultats de certains étudiants en magistrature. Plaidant pour une formation de haut niveau, le ministre a souligné l'impératif de faire appel à des enseignants aux compétences avérées et reconnues. Il a également évoqué l'urgence d'introduire dans le programme pédagogique des spécialités qui permettront aux magistrats algériens de suivre des affaires traitant des crimes transcontinentaux. Enfin, le ministre a annoncé la promulgation prochaine d'une loi permettant la délivrance du certificat de nationalité et de l'extrait de casier judiciaire dans des délais plus courts, à travers la signature et la légalisation desdits documents d'une manière électronique.