L'ES Sétif et la formation tunisienne du CC Sfax ont fait match nul (1-1, score acquis à la mi-temps), dimanche soir au stade du 8-Mai-1945, à l'issue d'une rencontre agréable et âprement disputée pour le compte de la 2e journée de la phase de poules (Gr. B) de la Ligue des champions africains de football. Un match nul somme toute équitable, même si les Sétifiens sont en droit de nourrir quelques regrets au regard d'une production de tout premier ordre, pleine de cœur, face à un adversaire très talentueux et, surtout, plus frais physiquement. Portés par des supporters venus en nombre, les hommes de Kheïreddine Madoui, malgré quelques approximations en début de rencontre, parviennent à trouver la faille dès la 12' par l'entreprise du virevoltant Belameiri qui profite d'un joli service de Nadji et d'une mauvaise réception de Maâloul pour fusiller de près le gardien tunisien Rami Jridi. Une entrée en matière réussie, et pour tout dire inespérée, au vu des craintes nourries par le coach et les supporters des Noir et Blanc en raison de la multiplication des matches, l'Entente ayant disputé 5 rencontres en moins de 10 jours. Las, les joueurs de l'ESS se mettent à reculer après ce but, ce dont profitent les Tunisiens pour se porter à l'attaque et mettre le gardien Sofiane Khedaïria à rude épreuve, notamment par Hannachi qui, pourtant bien placé, tire dans les étoiles de la nuit sétifienne (17'), puis par Ben Youssef qui voit son heading sauvé sur sa ligne par Djahnit à la suite d'un corner (20') et, enfin, par Sassi qui envoie un bolide au-dessus de la barre (42'). En seconde période, alors que d'aucuns s'attendaient à ce que les Sfaxiens fassent bon usage de leur fraîcheur physique et passent à la vitesse supérieure, c'est au contraire l'équipe sétifienne qui se montre à son avantage en dominant son adversaire, même si le CC Sfaxien reste constamment dangereux comme le prouve cette sortie autoritaire de Khedaïria dans les pieds de Hannachi (49'). Après un sauvetage quasi miraculeux de Jridi qui s'interpose devant Djahnit (59'), puis devant Ziti en captant un coup franc «vicieux» (64'), les débats s'équilibrent quelque peu, malgré un forcing sétifien en fin de match avec l'entrée en jeu d'Ogbi. Ne rechignant jamais à attaquer lorsque l'occasion se présente, les camarades d'Ali Maâloul feront parcourir deux frissons glacés dans le dos des supporters sétifiens, d'abord par le Gabonais Ndong (omniprésent dans l'entrejeu), dont le tir surpuissant passe légèrement au-dessus (85'), ensuite par Ben Youssef dont l'essai est repoussé par Khedaïria (90'). Le résultat de la rencontre peut passer, aux yeux de certains, pour une contre-performance, l'ESS ayant évolué sur son terrain, mais ce partage des points est en réalité un véritable exploit lorsqu'on connaît les difficultés que traversent les camarades de Mellouli depuis plusieurs semaines. Les supporters en étaient persuadés à la sortie du stade, ce match nul permet aux Sétifiens de rêver encore aux demi-finales de la Ligue des champions, d'autant que les deux équipes en présence conservent, avec 4 points, leur place en tête du classement du groupe B devant les Libyens du Ahly Benghazi, 3es avec 3 points, et les Tunisiens de l'ES Tunis, bon derniers avec 0 point.