Le projet du permis à points biométrique n'est pas pour demain. L'adaptation du document actuel aux standards internationaux nécessite plusieurs mois, selon des experts. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Le ministère des Transports ne cesse de se vanter de l'imminente mise en place du permis à points. Seulement, il ne s'agit point du permis à points biométrique. La nuance est de taille. Le «fameux» document que le département de Amar Ghoul brandit comme un trophée n'est en réalité qu'un permis en papier comportant des points. Or, le permis à points biométrique est une carte magnétique dotée d'une puce infalsifiable. La chargée de la communication au ministère des Transports, Mme Ramla, assure que ce permis sera «sécurisé». «Il sera confectionné par l'imprimerie officielle avec un papier spécifique et comportera un matricule infalsifiable», dit-elle. Néanmoins, la formule des documents en papier demeure pour les experts, à «faible sécurité» puisque même les billets d'argent n'échappent pas à la falsification. Quant au permis à points biométrique, Mme Ramla affirme que le projet est en «maturation». D'ailleurs, précise-t-elle, «une commission de travail a été mise en place pour une réflexion sur le permis biométrique». La mise en œuvre du permis à points biométrique est ainsi renvoyée une nouvelle fois aux calendes grecques. Selon les experts, ce document «infalsifiable» ne pourra être fin prêt avant plusieurs mois. Et d'expliquer que ce projet nécessite une phase de préparation de 6 à 8 mois, car «chaque carte a sa spécificité». Des cartes qui seront numérotées et infalsifiables. «Elles seront dotées d'une puce qui confirme les données qui figurent sur la surface de la carte, d'où le niveau de sécurité très élevé du document», précisent-ils. La durée de «maturation» du projet du permis à points biométrique sera prolongée davantage si l'Etat décide de prendre en charge la confection du document. L'opération requerra ainsi «entre 3 à 4 ans avant d'acquérir la technique et de la maîtriser». Une démarche qui exige, selon les experts, un choix «stratégique» du système d'exploitation de la puce. Sauf qu'acquérir son propre système d'exploitation nécessite entre 6 à 7 ans, ajoutent-ils. Face à toutes ces «difficultés» et pour une concrétisation rapide du projet, les pouvoirs publics seront ainsi dans l'obligation de sous-traiter avec une entreprise spécialisée dans le domaine de l'industrie de la production et de personnalisation des cartes intelligentes.