La LFP multiplie les «dérogations». A une période où le public est focalisé sur la préparation du Mondial, la structure toujours placée sous l'autorité de Mahfoud Kerbadj, qui a fini par abandonner l'idée de quitter la présidence de la Ligue de football professionnel, vient de pondre un communiqué dont le contenu pose un véritable questionnement sur le plan juridique. Réunis jeudi dernier, les membres du conseil d'administration de l'instance de gestion du football national ont «décidé, (...), d'accorder une autorisation exceptionnelle aux joueurs des clubs qualifiés aux phases finales des coupes d'Afrique des clubs, mais libres de tout engagement en fin de saison, pour reconduire à titre temporaire leurs contrats avec leur club d'origine». En fait, cette entorse à la réglementation en vigueur introduite suite à une recommandation du bureau fédéral tenu le 24 mai dernier, concerne exclusivement les joueurs de l'ES Sétif, club encore en lice en Ligue des Champions d'Afrique, dont certains, en fin de contrat à partir du 30 juin prochain, sont annoncés sous d'autres cieux à l'exemple de Karaoui (convoité par l'USMA), Gourmi, Legraâ (ciblés par le MCA), Madouni (officiellement recruté par l'ASO), Ziti (JSK) sans oublier les Nadji, Ferrahi, Ogbi, Zerara et autres Khedairia et Benchadi dont la relation de travail avec le club des Hauts-Plateaux prendra fin également à la fin du mois prochain. Un «cataclysme» que les responsables de la LFP, inspirés par expériences malheureuses connues par d'autres représentants algériens, veulent endiguer en créant un précédent juridique. Celui qui autorise le club de Hassan Hamar de bénéficier des services de ces joueurs pendant une période n'excédant pas six mois. Dans sa maladresse, la LFP précise que cette dérogation fera l'objet d'une précision (avenant) sur le contrat initial. Plus concrètement, les footballeurs susmentionnés ne peuvent abandonner l'équipe de Aïn Fouara avant le terme de cette compétition, la ligue des champions en l'occurrence. «C'est durant la deuxième période d'enregistrement de la saison en cours que les joueurs désirant changer d'association peuvent prétendre à une nouvelle licence». Une aberration qui risque de faire tache d'huile sachant que si le club est gagnant dans l'affaire, le joueur peut, par exemple, contracter une grave blessure et perdre ses droits dès lors que son contrat partiellement renouvelé se termine lors de la seconde période d'enregistrement (15 décembre-15 janvier), soit pendant le mercato hivernal. S'il est bon de relever que la raison invoquée par la LFP, «l'incompatibilité du calendrier national et du programme de la Confédération africaine de football; situation qui a souvent pénalisé nos clubs engagés dans les épreuves continentales», il n'en demeure pas moins que cette dérogation confond malheureusement la Ligue de Mahfoud Kerbadj avec la règle imposée par la Fifa, la Caf et bien entendu la Faf au sujet des relations de travail entre les clubs et leurs employés (joueurs, ndlr) qui ne doit pas être moindre d'une année. Comme l'explique si bien l'article 9.1 consacré à la licence du joueur qui stipule, dans son chapitre «Licence du joueur professionnel» que «La licence du joueur professionnel est annuelle ou pluriannuelle». A suivre.