C'est ce qui ressort des diff�rents t�moignages recueillis � Boumerd�s, quarante-huit heures apr�s la secousse tellurique, fortement ressentie par les habitants de la ville et ses r�gions limitrophes. Dans les quartiers, une heure avant la pri�re du vendredi, ce n'est pas la foule. Seuls quelques caf�s, pizzerias, taxiphones ou magasins sont demeur�s ouverts, accueillant les rares clients qui �gr�nent les minutes avant d'accomplir la pri�re de vendredi. Les ma�tresses de maison, elles, sont absorb�es par le "grand m�nage". A la cit� du 11-D�cembre, en cette journ�e printani�re, les habitants que nous avons interrog�s ne gardent aucune trace �motionnelle de la secousse. Ils en parlent avec beaucoup de s�r�nit�. Certains arrivent m�me � en rire. C'est avec un large sourire que Nadir, g�rant d'un kiosque multiservices, revient sur ce mercredi 1er d�cembre qui, pour lui, n'a rien � voir avec celui du 21 mai 2003 : "Il est vrai, nous avons eu peur, la panique s'est empar�e des habitants qui ont d�sert� leurs logements. Beaucoup dans la pr�cipitation se sont bless�s. Ils se sont regroup�s soit � la plage ou sur des terrains vagues, loin des habitations. Ils ont appris la le�on. Certains commer�ants, dans l'affollement, ont quitt� leurs locaux. L'attente dans le noir a dur� jusqu'� 21 heures, jusqu'� ce que le courant �lectrique soit r�tabli. Bon nombre de familles, en revanche, ont carr�ment quitt� la ville � bord de leur v�hicule, ce qui a provoqu� quelques bouchons au niveau de la sortie. Ce soir-l�, mon taxiphone a �t� pris d'assaut. Une cha�ne interminable s'est form�e, tout le monde voulait assurer les siens. Quelques instants apr�s la secousse, des patrouilles de police et de la Protection civile sillonnaient pour voir s'il y avait des bless�s. Les femmes ont rejoint leur domicile, mais les hommes sont rest�s dehors, des groupes se sont vite form�s, tous commentaient l'�v�nement. Cela a dur� une bonne partie de la soir�e." Dieu soit lou�, aucun d�g�t humain ni mat�riel n'est � d�plorer, hormis la petite vaisselle cass�e. Pour cette jeune fille qui r�side au premier �tage d'un immeuble de la m�me cit�, la secousse ne l'a pas effray�e outre-mesure : "Apr�s ce qui s'est pass� le 21 mai, nous sommes rod�s. Je me trouvais � la maison, j'ai bien s�r senti la secousse, mais tout le monde a vite compris qu'elle n'�tait pas forte. D'ailleurs, ma shope qui �tait sur le rebord de la table, n'a m�me pas boug�. Evidemment nous sommes sortis dans la rue comme tout le reste des voisins, le temps que le quartier soit �clair� de nouveau." Li�s, ce jeune vendeur de cigarettes, n'a pas boug� de sa petite table : "Normal, mes paquets de cigarettes ont �t� secou�s, mais aucun n'est tomb�. En quelques secondes Boumerd�s a �t� plong� dans le noir. Les rues �taient bond�es, on entendait surtout les femmes crier, certaines personnes �g�es ont eu des malaises, mais cela n'a pas dur� longtemps. Apr�s la panique, les habitants ont retrouv� leur calme. Beaucoup de familles ont pris le chemin des chalets. Elles se sont rappel�s que l�-bas, elles seront en s�curit� !" Une vir�e dans les chalets de la localit� de Boudouaou, nous a permis de confirmer qu'ici, en effet, les habitants �taient beaucoup moins apeur�s hormis quelques rares exceptions, � l'image de la petite Imane, cette adolescente de 14 ans, qui n�anmoins, narre sa frayeur avec beaucoup d'humour : "En fait, j'�tais titanis�e car je me trouvais seule avec mon fr�re. J'�tais assise sur le canap�, quand j'ai entendu comme une explosion, puis des vibrations qui me secouaient. �a faisait un bruit terrible, ensuite, j'ai vu une �tincelle qui s'est produite sur une r�sistance, l� j'ai vraiment paniqu�, puis le noir total. Je suis sortie. Et dehors, la place grouillait de monde. Je me suis accroch�e au cou de ma voisine et pleurais comme une petite fille. Elle me consolait, en me rassurant que ce n'�tait qu'une secousse. Le courant a �t� r�tabli tr�s tard, mais les coupures �taient tr�s fr�quentes, d'ailleurs, le courant n'a �t� r�tabli que le lendemain. C'est apr�s coup que les gens s'�taient rendus compte qu'en fait, dans les chalets on �tait plus en s�curit�." Venus de Boudouaou ou d'ailleurs parce que leurs habitations ont �t� endommag�es par le tremblement de terre du 21 mai, les habitants des chalets ont compris qu'ici, en effet, ils ne risquaient pas de recevoir une poutre sur la t�te, ou une dalle, ni d'�tre ensevelis sous les d�combres. La secousse du mercredi 1er d�cembre a r�veill� chez la plupart les mauvais souvenirs du tremblement de terre d'un certain mercredi 21 mai. Mais une ann�e leur a permis d'acqu�rir des r�flexes, leur �vitant des mouvements de panique pr�judiciable. R. S. 39 bless�s � la suite du mouvement de panique Une r�plique, selon le CRAAG, du tremblement de terre du 21 mai 2003, un nouveau s�isme selon les citoyens qui en sont convaincus, qui a touch� ce mercredi la r�gion de Boumerd�s et l'est de la capitale. Il a caus� une panique g�n�rale, particuli�rement � Boumerd�s-ville o� a �t� situ� l'�picentre (5 km � l'int�rieur de la mer) et dont l'amplitude a �t� estim�e � 5,7 sur l'�chelle de Richter. Dans ces mouvements de panique plusieurs bless�s ont �t� d�plor�s. En effet, le bilan qui nous a �t� communiqu� par les sources m�dicales fait �tat de 39 bless�s dont 2 cas pr�sentant des fractures ouvertes ont �t� �vacu�s vers les centres sp�cialis�s de la capitale. Les autres bless�s, en majorit� des �tudiants de l'universit� M'hamed — Bouguerra, souffrent de fractures diverses, d'entorses, coupures... En plus de ces bless�s, l'unit� des urgences de la ville a trait� 98 cas en m�decine notamment des diab�tiques, des hypertendus, des asthmatiques... qui ont �t� choqu�s. Comme � leur habitude, les corps m�dical et param�dical se sont instantan�ment mobilis�s et ont rejoint leur lieu de travail pour aider leurs coll�gues qui �taient de garde. Par ailleurs, l'h�pital de Th�nia avait d�p�ch� une �quipe m�dicale en renfort. Selon M. Benmansour, surveillant g�n�ral de cette unit� des urgences, des jeunes de la ville se sont pr�sent�s pour se rendre utile de m�me que les policiers ont organis� le flux de bless�s. A noter que le wali et le P/APW ont visit� ce service au cours de la demi-heure qui a suivi le tremblement de terre. Questionn� sur les autres communes de la wilaya, le colonel Kharroubi, chef de la Protection civile de la wilaya de Boumerd�s affirme qu'aucun bless� n'a fort heureusement �t� d�plor�. "D�s les premiers instants de la secousse, nos neuf unit�s implant�es � travers la wilaya ont re�u l'ordre d'effectuer des sorties. Elles n'ont pas constat� de d�g�ts mat�riels, par contre, la frayeur �tait palpable surtout apr�s l'interruption du courant �lectrique". Au sujet des pannes survenues apr�s la secousse, seul le t�l�phone mobile a �t� interrompu, quant au r�seau fixe, il a �t� tr�s utile aux familles pour se renseigner sur les nouvelles de leurs proches.