Vouée à la consolidation de la stabilité financière, la Banque d'Algérie renforce le cadre prudentiel. En ce sens, trois nouveaux règlements ont été adoptés récemment par le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) auprès de la Banque d'Algérie. C'est ce que le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué hier lors d'une conférence consacrée à «l'impact de la crise financière et économique internationale et réponses à ce jour», animée par le directeur adjoint des études et des relations internationales de la Banque de France, Christian Durand. Certes, Mohamed Laksaci n'a pas voulu anticiper sur la teneur de cette nouvelle réglementation, dans la mesure où ces trois textes n'ont pas été encore publiés. Néanmoins, cette réglementation s'inscrit dans le processus de renforcement de la stabilité financière, confortement de la solvabilité et des capacités d'évaluation des banques ainsi que la dynamisation du contrôle interne dans lesquels la Banque centrale s'est engagée depuis plusieurs années. En ce sens, le gouverneur de la Banque d'Algérie qui a évoqué les stress tests déjà conduits avec l'assistance technique des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale), citera également l'élaboration d'un tableau de bord régulier sur la solvabilité bancaire. Une solvabilité de l'establishment bancaire national supérieure à 20% selon Mohamed Laksaci, qui indique par ailleurs que les banques nationales vont améliorer leurs capacités d'évaluation des risques, un dispositif à ce propos devant être opérationnel dès le quatrième trimestre 2014. Et ce dans le contexte où même si le gouverneur de la Banque d'Algérie relève « la très faible exposition » du pays dans ce contexte de crise internationale, Mohamed Laksaci estime, ce faisant, que «la prudence est avérée d'intérêt général». Dans cet ordre d'idées, le représentant de la Banque de France qui a déjà eu à traiter de la stabilité du secteur financier national, voilà quelques années, a estimé que l'Algérie n'était pas en situation de vulnérabilité, dans la mesure notamment où elle dispose de réserves de change «assez confortables». A ce propos, Mohamed Laksaci relèvera tacitement l'opportunité des placements opérés aux Etats-Unis avec ses taux appréciables d'intérêt et d'inflation, et ce, dans le contexte où l'évolution de la politique monétaire américaine vers moins d'accommodation semble bien impacter sur l'attractivité de certains pays émergents. Tout en relevant l'opportunité de développer le système financier mais aussi le marché local , Christian Durand considère que les défis auxquels est confrontée l'Algérie, «un cas très particulier», en termes de gestion des ressources et de la démographie, sont «gérés par des mains compétentes». Auparavant, le directeur adjoint des études et des relations internationales de la Banque de France avait présenté une analyse très détaillée et pertinente de la crise financière et économique internationale, de son impact aux Etats-Unis, en Europe mais aussi au niveau mondial, des diverses politiques, mesures et réformes mises en œuvre pour y faire face. Toutefois, des incertitudes persistent encore sur l'efficacité réelle de ces réformes et le système financier et économique international s'engage dans une période de transition dont les contours ne sont pas encore définis, relève-t-on.