Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sera l'hôte de sa ville natale samedi prochain pour y inaugurer le 8e pont de l'antique Cirta et tenter à son tour de booster la cadence des travaux des multiples chantiers ouverts en prévision de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe». Alors que les travaux tous azimuts, notamment les habillages lancés simultanément en plusieurs points du centre-ville font déjà polémique de par les désagréments qu'ils provoquent, l'inauguration du viaduc trans-rhumel risque de passer «inaperçue» pour les Constantinois. Un non-évènement tellement les pénibilités qu'ils éprouvent au quotidien deviennent insupportables en raison des chantiers installés pour tenter de combler les retards d'au moins un quart de siècle s'agissant de la réhabilitation du vieux bâti ou carrément de l'inexistence de structures de base dans une métropole qu'on a toujours affublée du statut virtuel de capitale de l'Est ou encore de ville du savoir. Et des chantiers, Abdelmalek Sellal en lancera d'autres par la même occasion, réceptionnera quelques réalisations notamment à la ville universitaire et inspectera les projets en cours de réalisation dont la grande salle de spectacle type Zenith et le pavillon des expositions qui accuse un retard considérable. Un programme assez chargé pour affecter la solennité qui sied à l'inauguration-phare de la visite. Le transrhumel qui devait être réceptionné le 16 avril dernier puis le 5 juillet est un ouvrage que l'on présente déjà comme une référence internationale, un mastodonte qui aura englouti 145 000 m3 de béton et plus de 22 000 tonnes d'acier fondé sur des pieux de 2 mètres de diamètre qui peuvent atteindre 45 mètres de profondeur en raison de la nature du terrain. Mais, au-delà des défis relevés par son constructeur brésilien Andrade Gutierrez, le fait qu'il soit l'unique passerelle entre les deux versants de la vallée du Rhumel réalisée par l'Algérie indépendante dans une ville suspendue à ses ponts qui esquissent son profil, confère à l'évènement une symbolique particulière pour être célébré avec faste, d'autant plus qu'il sera baptisé «Pont de l'Indépendance», mais à 20 jours près de la date anniversaire.