Les pouvoirs publics anticipent et mettent d'ores et déjà les mécanismes pour faire face à une éventuelle agitation sociale. Il s'agit de la commission interministérielle de suivi des conflits collectifs du travail qui vise à renforcer et à promouvoir la culture du dialogue social. Une démarche que le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, M. Mourad Zemali, ne considère «nullement remettre en cause le droit syndical et le droit des travailleurs à défendre leurs droits». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Dans son allocution d'ouverture des travaux de la cette première réunion, M. Zemali a indiqué que cette rencontre intervenait «en application des instructions du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, visant à renforcer et à promouvoir la culture du dialogue en tant que meilleure option pour le traitement des questions liées au monde du travail, et à asseoir un climat social serein et stable». Toutefois, il a tenu à préciser que «l'activation de ladite commission interministérielle «ne signifie en aucun cas que nous rejetons le droit syndical et le droit des travailleurs à défendre leurs droits dans le cadre de la loi, d'autant que ces droits sont garantis par la Constitution». Mieux, encore et à l'adresse du représentant de l'UGTA, il fera savoir que «l'action syndicale dans notre pays ne souffre d'aucune entrave». Cela étant, l'objectif recherché par ce nouveau mécanisme est celui «de faire avancer le processus de réformes dans un cadre de paix sociale». «Les partenaires sociaux et le gouvernement sont en devoir de faire preuve de solidarité et de coordination, pour faire avancer le processus de réformes dans un cadre de paix sociale», a-t-il indiqué, rappelant les propos tenus par le président de la république à ce sujet. A ce titre, M. Zemali a révélé que «près de 100 cas de conflits collectifs du travail ont été enregistrés durant le premier semestre de l'année en cours», estimant que ce chiffre était «un indice édifiant de l'existence d'une activité syndicale en Algérie», tout en exprimant son souhait de voir «le nombre de ces litiges diminuer, par l'adoption de la culture du dialogue». Le ministre a mis en avant la nécessité «de rapprocher les points de vue et de parvenir à un consensus entre les partenaires sociaux concernant le contentieux, notamment dans les secteurs sensibles qui touchent directement à la vie quotidienne du citoyen», en cette conjoncture économique particulière que connaît le pays. Il a souligné l'importance de mettre en place des mécanismes à même de «faciliter la circulation de l'information et la saisine de la commission sur tous les cas de litiges», pour mieux comprendre «le problème et trouver des solutions». Il a exprimé sa volonté de redynamiser la mission de l'inspection du travail «qui ne doit pas se limiter, a-t-il dit, au contrôle, à la répression et à l'obligation», mais s'assigner un «rôle pédagogique visant à sensibiliser, informer et orienter», rappelant l'instruction adressée aux inspecteurs régionaux et de wilaya pour agir dans ce sens. Il est à noter que la commission interministérielle de suivi des conflits collectifs du travail qui vise à renforcer et à promouvoir la culture du dialogue social a pour mission de prévenir les conflits collectifs et de proposer des mécanismes susceptibles de contribuer à leur règlement à travers l'explication des dispositions législatives et organisationnelles sujets de désaccord, et la facilitation de la collecte et de l'échange d'informations et des statistiques relatives aux conflits. Des cellules de wilaya présidées par les walis ont été créées et chargées des mêmes missions attribuées à la commission au niveau national. Installée le 10 janvier 2017, la commission compte dix départements ministériels, dont la Direction générale de la fonction publique, les ministères du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de la Formation et de l'Enseignement professionnels, de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition féminine, de l'Industrie et des mines, de l'Energie et des Finances.