La commission en charge de recenser les métiers à «haute pénibilité» et mise en place par l'UGTA, s'est réunie hier pour la cinquième fois au siège de la Centrale syndicale. La réunion qui s'est tenue à huis clos avait pour principal objectif de fixer dans un rapport qui sera remis au secrétaire général de l'UGTA, «la liste des postes à haute pénibilité». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Selon une source syndicale, la commission en charge d'élaborer le rapport sur la question s'appuiera lors de la rédaction finale sur les différents rapports élaborés par les 32 fédérations de l'UGTA. Pour rappel, la Centrale syndicale avait transmis aux 32 fédérations une correspondance dans laquelle elle leur a expressément demandé de présenter une fiche technique des métiers à haute pénibilité. Il est également à rappeler que ladite commission est composée de 35 membres, dont les secrétaires généraux des fédérations et des experts en la matière, en l'occurrence des responsables des ressources humaines, médecins du travail, et des spécialistes des questions d'hygiène en milieu professionnel. Ces derniers, ajoute notre source, s'attellent à identifier «les critères de pénibilité qui seront soumis dans un rapport au gouvernement». Ainsi, il a été indiqué jusque-là que «la définition du taux de pénibilité de chaque métier permettra de mettre en place un système à points, qui déterminera le taux d'abattement des années de travail pour chaque métier». «Il sera également question d'avoir une idée claire sur les différentes pénibilités et leurs répercussions sur la santé des travailleurs. Les heures supplémentaires, l'exposition à des maladies et les conditions climatiques (température), sont entre autres critères sur lesquels se focalisera la Centrale syndicale », soutient un cadre syndical de l'UGTA. Il est à noter qu'un arrêté interministériel en date du 09-06-1997 a fixé la liste des travaux où les travailleurs sont fortement exposés aux risques professionnels. Et c'est sur la base de cet arrêté que les fédérations de l'UGTA ont élaboré leurs rapports et fixé la liste des postes à haute pénibilité. C'est le cas de la Fédération nationale des travailleurs de la santé, dont le SG M. Amara Rachid a transmis un rapport détaillé sur la question. Dans ce dernier, le rédacteur a indiqué que «le secteur de la santé se caractérise par la complexité et la lourdeur de ces activités ainsi que la disponibilité des équipes médicales, paramédicales, techniques et logistiques ainsi qu'administratives en H24». «Cette spécificité le rend parmi les secteurs ayant une pénibilité qui se déterminera selon le niveau et selon la spécialité. Cette situation lui accorde également une attention particulière quant à sa classification parmi les secteurs ayant des activités pénibles », a-t-on indiqué. En somme, la Fédération des travailleurs de la santé UGTA a énuméré cinq facteurs de pénibilité qui caractérisent le secteur de la santé. Il s'agit, «du travail de nuit, des postes pénibles, l'exposition prolongée aux risques (contagion de rayon X et de produits chimiques), la responsabilité pénale et judiciaire (le personnel soignant, médical, paramédical, anesthésiste, biologiste et surtout la sage-femme sont fortement exposés au stress et aux poursuites judiciaires). Enfin, le dernier facteur de pénibilité est relatif à «l'insécurité sur le lieu de travail». Pour l'UGTA, «nombreux sont les travailleurs de la santé qui sont agressés sur les lieux de travail».