Après avoir assisté au tirage au sort du 24e Championnat du monde messieurs de 2015 au Qatar, le coach national Zeguilli Réda revient sur tout ce qui a entouré cette cérémonie avec une projection sur la préparation de son équipe à ce rendez-vous mondial. Lecture. Quelles sont vos impressions après ce tirage au sort ? D'abord, je remercie les organisateurs qataris pour leur accueil et les très bonnes conditions de séjour et de déroulement de cette cérémonie. Pour revenir à l'aspect technique, je dirai que la présence des 24 pays n'est pas fortuite mais elle découle de qualifications âprement disputées et réussies. Dans cette compétition, toutes les équipes ont un niveau mondial. Ce sera à nous de bien nous préparer. Concernant nos adversaires, je pense que les Français sont redoutables tout comme les Suédois. Les Tchèques, quant à eux, reviennent en force et représentent un ensemble très compétitif avec des éléments évoluant en majorité en Allemagne. Je ne dois pas sous-estimer les deux autres pays du groupe. Les Egyptiens demeurent toujours assez coriaces. Par contre, les Emiratis, bien que nouveaux dans cette compétition, ne seront pas aussi faciles à manœuvrer. En somme, je peux assurer que les Verts ne seront pas ridicules. Nous allons gérer la compétition, match par match tout en ciblant certaines rencontres. Mais pour être compétitifs, il faut toute une préparation à la hauteur de cet événement ? Effectivement. Dans cette perspective, un programme a été élaboré, axé sur plusieurs stages en Algérie et en Europe en trois axes, avec, à la clé, plusieurs rencontres internationales amicales. Ainsi, beaucoup de rencontres internationales amicales ont été finalisées avant ce tirage au sort, avec des pays ayant des styles de jeu différents. Pour résumer, je cite les quatre matches amicaux à Eaubonne, dans la banlieue parisienne et quatre rencontres en Suisse. Ils se joueront dans un temps réduit pour permettre à l'équipe de commencer à s'acclimater au rythme du Mondial. En octobre, il y aura un tournoi au Brésil avec la participation de l'Argentine, de l'Egypte et du Brésil. Quatre autres matches sont programmés en novembre. En décembre, ce sera en Slovénie où nous aurons des tests amicaux. Pour janvier prochain, l'équipe disputera le tournoi de Bercy qui sera décalé à Nantes et il y aura la présence de la Russie, la Macédoine et la France. La dernière ligne droite sera effective lors du tournoi d'Espagne où il y aura les Espagnols, les Polonais et les Hongrois. Mais est-ce que vous avez programmé d'autres rencontres amicales à Doha ? Nous avons profité à Doha pour nouer d'intéressants contacts avec des responsables de plusieurs fédérations sportives présents lors de cette cérémonie. A travers ce travail d'approche, il est question d'établir tout un programme d'échange avec ces instances qui ne doit pas s'arrêter avec le Mondial mais à moyen et long terme. Ainsi, des possibilités de programmer des rencontres amicales ont été établies avec les fédérations d'Iran, d'Allemagne, d'Autriche, de Croatie, de France, de Tunisie, du Bahreïn. Ce qui pourrait se réaliser avant le Mondial, en plus de ceux déjà programmés, seront d'abord le match face à la Tunisie pour préparer l'Egypte, la confrontation avec le Bahreïn pour s'habituer au jeu des Emirats arabes unis. Pour espérer réussir un Mondial, l'effectif doit être à la hauteur... C'est sûr que toute compétition à disputer doit l'être avec beaucoup de rigueur. En plus clair, il y a eu, depuis le déplacement en mars 2014 en Slovénie, l'établissement d'une liste élargie de 35 joueurs évoluant en Algérie au côté des éléments évoluant à l'étranger. Pour ce premier stage suivi d'un déplacement en France et en Suisse, j'ai retenu un premier groupe de 20 joueurs locaux. Par la suite, d'autres joueurs seront supervisés. A chaque regroupement, il y aura 20 joueurs retenus. Cela permettra à chacun d'eux de s'exprimer et d'être suivi. Concernant les joueurs évoluant à l'étranger, je rappelle que pour leur faire appel, il faut respecter la procédure imposée par la Fédération internationale de handball (IHF) qui stipule qu'une période de quatre semaines est déterminée annuellement. Il y a une semaine étalée sur quatre mois, c'est-à-dire en mars, juin, octobre et décembre. Du côté des joueurs évoluant à l'étranger, de nouveaux éléments seront convoqués. Parlez-nous de l'absence de certains éléments ayant disputé la Coupe d'Afrique 2014. C'est vrai que des éléments de valeur n'y seront pas à ce stage mais c'est dû surtout à des problèmes de blessure. Il y a Kerbouche, Daoud et Berriah qui se relèvent de blessure et qui ont été laissés à la disposition de leurs clubs. Par contre, le gardien de but Slahdji a émis le vœu de mettre fin à sa carrière internationale et nous respectons son souhait tout en espérant qu'il revienne sur sa décision pour le bien de notre équipe nationale. Est-ce-que tous les postes de jeu sont assez pourvus ? Actuellement, la chose positive est qu'avec les joueurs locaux, il y a, dans chaque poste de jeu, un joueur d'expérience et de jeunes éléments dans chaque poste de jeu. Avec la venue des joueurs évoluant à l'étranger, la concurrence sera rude et ce ne sera que pur bénéfice pour notre équipe nationale. Est-ce que la retraite de Boudrali, Labane et Slahdji sera handicapante pour notre équipe ? Je les remercie pour tout ce qu'ils ont donné au handball algérien. Mais Dieu merci, il y a toute une pléiade de jeunes talents des U19 et U21. Parmi eux, de jeunes éléments arrivent à grands pas et pourraient détrôner certains titulaires. Il suffit qu'ils soient bien encadrés dans leurs clubs et aussi en sélection nationale. Il faut les préparer à travers leur participation aux compétitions internationales intermédiaires qui sont les championnats d'Afrique, arabe et méditerranéen. En évoquant les clubs algériens, qu'entendez-vous par extension de la compétition nationale ? Lors des réunions du Collège technique, une prise de conscience est apparue quant à la nécessité de débuter le championnat national assez tôt. Pour moi, il faut que la compétition débute en début septembre, il faut prendre l'exemple des championnats de Tunisie, d'Egypte et des pays européens qui commencent assez tôt. Au niveau de la DTN, le démarrage de la compétition nationale en début septembre est devenu impératif. Il faut aussi que cette compétition soit soutenue et régulière, sans longue période d'interruption et avec un nombre important de rencontres. C'est une condition sine qua non pour relever le niveau.