Le Dr Loth Bonatéro affirme que le séisme de vendredi dernier n'est qu'un début. Selon lui, de nouvelles activités séismiques sont attendues pour l'automne et l'hiver prochains. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Hôte hier du forum DK News à Alger, ce spécialiste réputé en astronomie et technologie spaciale, estime que l'activité sismique va se poursuivre. Seulement, «nous pouvons réduire les risques dus aux catastrophes naturelles à travers une nouvelle science, celle de la gestion des risques majeurs. Elle consiste en des actions et plans à déclencher avant, durant et après une catastrophe naturelle», dit-il. Pour le Dr Bonatéro, ce ne sont pas les séismes qui tuent mais c'est plutôt la fraude dans les constructions qui tue. Un problème qui peut être résolu grâce à une construction «étudiée». Le spécialiste précise également que le développement d'un pays est mesuré suivant le degré d'utilisation de la technologie et des sciences au service du citoyen, notamment durant les catastrophes naturelles. «L'Algérie est assez bien placée en ce domaine», dit-il encore. Il rappelle que l'Algérie dispose d'un règlement parasismique qui a été maintes fois révisé. «Aujourd'hui, ce code évoque les normes parasismiques à respecter et le choix certifié du lieu de construction», dit-il, faisant état d'une carte sismo-tectonique. Boenatéro espère qu'un troisième critère soit introduit. «Le design ou la forme de la construction sont souvent négligés. Nos bâtisses ont des formes anarchiques qui font qu'elles s'effondrent facilement lors d'un tremblement de terre», souligne-t-il. Il préconise ainsi des formes appropriées, avec un centre de gravité bien étudié qui permettra de renforcer la bâtisse et la rendre résistante aux séismes. «Les formes symétriques et arrondies sont les plus favorables pour éviter les risques sismiques et d'inondation», explique-t-il. Par ailleurs, l'invité du forum évoque les efforts fournis par l'Algérie en termes d'équipements. «Après le tremblement de terre de 2003, l'Algérie a doté le Craag (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique) d'un réseau sismique moderne, des plus performants au monde», dit-il. Il estime qu'après un séisme, le Craag doit instantanément donner son épicentre et sa magnitude puisque «ces informations permettront aux différents services d'intervenir et de déclencher le plan Orsec, le plan de danger et le plan d'interventions s'il y a lieu de les déclencher». Rappelant les «annonces contradictoires» de ce centre, qui, selon lui, souffre d'un problème de «compétences humaines», Bonatéro affirme que la magnitude du séisme de vendredi dernier était plus importante que celle communiquée par le Craag.