Abdelkrim Yelles, directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) demande à ce que la réglementation parasismique soit appliquée aux auto-constructeurs. «Des mesures coercitives doivent être mises en place» préconise t-il. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Selon Abdelkrim Yelles qui s'exprimait hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne III, l'Algérie a introduit depuis le séisme de 1981 le règlement parasismique. Une réglementation qui est, cependant, introduite uniquement dans les programmes de construction publique. «Les grands programmes publics sont soumis à cette réglementation parasismique qui a été révisée au fur et à mesure des différentes secousses dans le but de lui apporter des améliorations », a précisé l'invité de la radio qui a souligné qu'actuellement, il ya une réactualisation de cette réglementation. «De grands efforts ont été faits pour imposer cette réglementation depuis 1981, surtout dans les grands programmes de logement lancés par les pouvoirs public mais le séisme de Boumerdès a montré la vulnérabilité des constructions privées et c'est ces dernières qui nous posent problème», a expliqué le directeur du Craag qui demande à ce la réglementation parasismique soit imposée aux auto-constructeurs qui ne font toujours pas appel aux architectes et aux ingénieurs en génie civil. «La construction est un acte technique», rappelle-t-il. Par ailleurs, M. Yelles a expliqué qu'entre 60 à 90 secousses telluriques sont enregistrées mensuellement au nord de l'Algérie. «Cette activité sismique nous impose une prévention qui passe essentiellement par la construction parasismique mais aussi par un certain nombre d'actions comme l'éducation, la prévention, l'intervention, la gestion et le management des risques», a souligné l'intervenant qui appelle à une stratégie claire pour la prise en charge de la prévention. «Il faut lancer un certain nombre d'actions et mettre en place une coordination entre l'ensemble des institutions pour pouvoir introduire la prévention dans le plan de développement durable de notre pays», a ajouté le spécialiste qui a indiqué qu'une délégation pour les risques majeurs sera bientôt installée pour mobiliser l'ensemble des institutions sur la stratégie de prévention. Selon les explications de M. Yelles, l'activité sismique est un phénomène naturel qui remonte à 80 millions d'années, suite au rapprochement des continents africain et européen. Selon lui, «nous avons deux à trois secousses faibles au quotidien, parfois nous avons des séismes modérés qui sont ressentis. Les grandes secousses vont exister, mais elles sont espacées dans le temps. Nous ne sommes pas la région indonésienne ni la région japonaise, mais nous devons intégrer ce phénomène naturel dans notre plan de développement durable et faire de la prévention au quotidien afin de réduire les risques», a-t-il préconisé.