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L'entretien de la semaine
AHMED TESSA, PEDAGOGUE ET AUTEUR, AU SOIRMAGAZINE : «Une rentrée c'est à la fois une halte purificatrice et un tremplin vers le succès»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 09 - 2014

Ahmed Tessa, pédagogue et auteur donne dans cet entretien des conseils et réponses aux questionnements que peuvent poser les parents, les enseignants et tout le personnel d'encadrement scolaire. En somme, les bonnes pratiques pour réussir sa rentrée scolaire dans un bon esprit.
Soirmagazine : Que représente la rentrée scolaire pour les élèves ?
Ahmed Tessa : Qui d'entre nous ne se rappelle sa première rentrée scolaire ? De toutes les étapes de la scolarité d'une personne, ce moment, riche en émotions, reste, et de loin, la plus marquante. Et à chacun ses souvenirs. Pour toute la communauté éducative, la rentrée de septembre revêt un cachet particulier : celui de la fête collective, de l'espoir partagé d'un avenir radieux. Pour les élèves, trois cas de figure se présentent. Il y a ceux qui ont eu la chance d'avoir fréquenté les classes préscolaires. Ceux-là n'auront pas trop de difficultés à s'adapter, bien que de nouvelles exigences se présenteront à eux (discipline collective, horaires, organisation du travail..). Les élèves des autres classes ont déjà eu à expérimenter le baptême du feu de la première rentrée. Ils auront pour leur part des automatismes à retrouver, un rythme à reprendre, après de trop longues vacances et des réflexes scolaires à actionner. Il nous reste une catégorie sensible : celle des élèves pour qui c'est la première rupture avec le cocon familial. Ce sont les élèves de 1re AP. Leur accueil par les éducateurs, leur premier contact avec l'école (milieu humain et physique) peut conditionner l'image qu'ils se feront de cette institution, voire les mener au doute quant au sens à donner à leur présence. Sur le plan pédagogique, des précautions extrêmes doivent être prises pour amortir les effets du choc de la rupture avec la famille. Les éducateurs et les éducatrices chevronnés à qui revient la charge de ces élèves — et non des débutants ou des éducateurs fatigués —connaissent les ficelles du métier. Ils ont à cœur de les amener progressivement et sans heurt vers une adaptation au milieu scolaire, étranger pour eux. Il ne faut pas oublier que pour ces élèves, il s'agit de la découverte d'un espace nouveau, exigeant sur le plan psychologique. D'où les pleurs de l'enfant au moment où ses parents lui lâchent la main à l'entrée de l'école, le premier jour.
Quelle est l'attitude à prendre pour réussir la rentrée scolaire ?
Pour ceux qui auront à encadrer les enfants de six ans, il est indispensable qu'ils prennent en ligne de compte sont état d'esprit (celui de l'enfant) à ce moment précis de l'année scolaire. En salle de classe et dans la cour de l'école, les éducateurs afficheront un comportement accueillant et avec le sourire : bienveillance, disponibilité, affection et patience. A leur corps défendant, et par bien des aspects, ces éducateurs (ices) auront à tenir le rôle de parents de substitution. D'ailleurs, jusqu'à huit ans, l'élève voit en son maître ou sa maîtresse l'image du père ou de la mère. Sur le plan purement pédagogique, il est maintenant admis que le démarrage immédiat des apprentissages scolaires est nocif. Encore plus pour les nouveaux qui ont besoin de vivre leur âge et ne pas affronter brutalement les dures exigences des apprentissages de base. A cet effet, les directives pédagogiques, sous tous les cieux, préconisent de reconduire les activités du préscolaire pendant une bonne partie de l'année scolaire des 1re AP et des 2e AP. Cette pédagogie spécifique au préscolaire (les pré-apprentissages) se base sur des activités ludiques qui procurent du plaisir à l'enfant tout en le dotant des outils indispensables pour la maîtrise des futurs apprentissages (lecture, écriture et calcul). Nous citerons entre autres activités ludiques préparatoires qui visent à l'acquisition de quelques éléments-clés du développement de l'enfant : la structuration et l'organisation spatio-temporelle, la latéralité, la conscience de son schéma corporel, la maîtrise neuro-motrice, les jeux de langage et de mémoire, et ceux visant au développement de la fonction symbolique. Ces activités ou, — pour reprendre un terme consacré par le monde scolaire, ces exercices — ne sont pas gratuites. Elles constituent des outils de facilitation/préparation incontournables pour se transformer en fondations solides sur lesquelles viendront se greffer les futurs et durs apprentissages. N'est-ce pas que la pédagogie du préscolaire quand elle est bien encadrée — humainement et matériellement — ouvre la voie à une scolarité primaire réussie — avec à la clé, la bonification de toute la scolarité ? En pédagogie scolaire, rien ne sert de se braquer sur des programmes à boucler à la va-vite. Il faut donner du temps au temps et savoir «en perdre» pour en gagner (dixit nos aînés).
Quel sera le rôle des parents ?
Observer scrupuleusement leurs devoirs de parents d'élève : participer via leur association à la vie scolaire, préparer leur enfant, susciter un partenariat école/famille, compléter l'action de l'école sur le plan de la transmission des valeurs éducatives (honnêteté, effort au travail, respect d'autrui..) et soutenir cette dernière dans sa mission d'éducation et d'instruction. L'accompagnement de l'enfant de six ans est nécessaire, par les parents certes, mais aussi par les frères et sœurs, les enfants du voisinage plus âgés : lui parler, dédramatiser cet événement, donner une image positive de l'école, des enseignants, des camarades qu'il connaîtra. Quand, il est possible lui faire découvrir l'école, ses futurs éducateurs, et ce, avant la rentrée ; le faire participer au choix des achats scolaires. Les mauvais côtés de sa future vie scolaire ne lui seront pas donnés. On le laissera les découvrir chemin faisant. C'est là son expérience qu'il accumulera tout au long de sa scolarité. Je voudrais parler ici du tablier de l'élève. Certains veulent le supprimer du paysage scolaire. Bêtise ! Le tablier, aussi banal soit-il, véhicule l'image de l'institution qu'il représente — n'est-il pas membre à part entière de la communauté éducative ? Il est un symbole à plusieurs facettes. Si les moyens pouvaient le permettre ce sont de costumes stylisés, belles couleurs uniformes qu'on leur offrirait. Ceux de parents aisés l'achèteront. Des pays pauvres ont bien reconduit ce modèle anglo-saxon (la Tanzanie, l'Ouganda...) de l'uniforme scolaire. Et c'est très beau à voir.
Pour les enseignants, la rentrée est-elle aussi stressante ?
Beaucoup plus pour les nouveaux enseignants. Les anciens ne seront pas en reste, car il y a toujours une dose d'incertitude devant l'année qui s'annonce. A l'instar de leurs élèves, ils seront soumis à la nécessité de retrouver leurs marques, leur rythme de croisière après un trop long congé. Ils dégusteront les moments de retrouvailles avec les collègues, les anciens élèves et les nouveaux. C'est tout le charme de la rentrée scolaire. En réalité, la grande famille de l'éducation communie joyeusement en ce jour de la rentrée. Dans certains pays, ce jour est férié et devient une fête au sens plein du terme. Pas de place à la tristesse si ce n'est les pleurs des enfants de six ans. A l'aube d'une carrière d'enseignant, la première erreur à éviter est celle qui consiste à s'isoler dans sa classe. Bien au contraire, il faut s'ouvrir sur les collègues, demander conseil aux anciens et cela sans gêne, s'engager dans l'animation de la vie scolaire, se documenter sans cesse. Comme la routine, son alter ego, la solitude professionnelle est un virus qui tue à petit feu la volonté, la curiosité intellectuelle et le bien-être professionnel. Ces deux défauts professionnels pénalisent l'acte pédagogique et rendent amorphe la pratique de la classe. Tout cela se fera au détriment de la qualité de l'enseignement et il reviendra à l'élève de payer la note salée. En Algérie, pour cette année scolaire, les nouveaux enseignants auront bénéficié de deux semaines de préparation au métier — c'est insuffisant pour en faire des chevronnés mais largement utile pour déstresser et s'outiller des rudiments nécessaires. Faudrait-il encore que le suivi, l'encadrement permanent (conseils, accompagnement) soit au rendez-vous par la suite, sur le terrain. Une vision allant dans ce sens s'est dégagée lors de la Conférence nationale organisée par le ministère de l'Education nationale en juillet passé. En déclinant sa feuille de route sous la forme d'un triptyque de référence — bonne gouvernance, refonte pédagogique et professionnalisation via la formation — la réforme de l'école ne peut que prendre le cap sur la qualité. C'est là un défi majeur pour toute une société algérienne assoiffée de voir son école s'arrimer au train de la modernité. Ce défi «existentiel» n'est nullement gagné d'avance. Pour ce faire, toute la communauté éducative du pays doit se rendre à l'évidence : une rentrée c'est aussi à la fois une halte purificatrice et un tremplin vers le succès. Cela est valable aussi bien pour l'élève que pour l'enseignant, le chef d'établissement, les cadres et les décideurs.


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