L'espèce bovine n'est point concernée par la réouverture des marchés de bestiaux. C'est ce qu'a affirmé le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - A l'approche de l'Aïd El Adha, la réouverture des marchés de bestiaux s'impose. Prévue pour le 12 septembre prochain, cette réouverture ne concerne pas le bovin. «Il n'est pas possible de garder les marchés à bestiaux fermés mais les bovins n'y seront pas», précise Karim Boughanem, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, hier à Alger. il estime qu'il vaut mieux rouvrir les marchés pour l'acquisition du mouton de l'Aïd, dans un espace «encadré», au lieu de laisser la vente se faire dans la clandestinité. Il assure, à cet effet, que l'espèce ovine n'est pas touchée par le virus de la fièvre aphteuse. «A ce jour, toutes les analyses effectuées sur l'ovin sont négatives. Nous œuvrons justement pour diminuer les risques de contamination de cette espèce», dit-il. Intervenant au forum d'El Moudjahid, Karim Boughanem affirme que le dossier de la fièvre aphteuse n'est pas encore clos. Selon lui, le virus est toujours là et circulera jusqu'à ce qu'il n'y aura plus d'animaux porteurs. Seulement, ajoute-til, «la situation est maîtrisée et la vaccination se poursuit». Il indique que depuis 5 jours, aucun foyer de fièvre aphteuse n'a été recensé. «Douze wilayas sur les 25 affectées par le virus n'ont enregistré aucun nouveau cas», dit-il encore. Même s'il ne s'agit plus de la même situation qui sévissait il y a un mois et demi, il reconnaît toutefois, que la propagation de ce virus est «très difficile» à gérer d'où la nécessité de la vigilance. Le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture indique également que l'abattage sanitaire a été suspendu puisque «la vaccination a été bien entamée». Un abattage qui ne sera repris poursuit-il, que dans le cas d'une déclaration d'un foyer dans une wilaya «saine». Il rappelle ainsi qu'au déclenchement de l'épizootie, l'Algérie disposait d'un lot de sécurité de 900 000 doses de vaccin. «D'ailleurs, la vaccination a été entamée à l'est du pays lors de l'apparition de la maladie en Tunisie, en avril dernier. Au 1er mai, 860 000 bêtes ont été déjà vaccinées», dit-il. La commande d'un million de doses de vaccin n'a été réceptionnée que le 30 août dernier. Pour faire face à cette période de manque, «le ministère de l'Agriculture a pu se procurer près de 550 000 doses en ayant recours notamment aux prêts», précise-t-il encore. L'intervenant évoque l'épizootie de 1999 où il a fallu trois mois et demi pour maîtriser la fièvre aphteuse et plusieurs mois pour gérer les foyers qui se déclenchaient. «Grâce à la stratégie mise en place, cette fois-ci nous avons pu maîtriser cette maladie au bout d'un mois et demi». Par ailleurs, il réitère que cette maladie est strictement animale et ne concerne pas l'être humain. «Il n'y a aucun risque à consommer la viande bovine et le lait, il faut toutefois toujours le chauffer». L'épizootie de la fièvre aphteuse a provoqué l'abattage de 6 000 bêtes dont la viande a été mise à la consommation. La mortalité des bovins a atteint 1 088 bêtes dont «378 ont fait l'objet d'un constat par les vétérinaires », précise-t-il encore.