Cela faisait longtemps que l'Algérie n'avait pas connu pareille épidémie. La fièvre aphteuse, maladie hautement contagieuse, se propage dans la wilaya de Sétif à une vitesse vertigineuse. Le nombre de foyers contaminés détecté est désormais sur une croissance à deux chiffres. Confinée au départ sur un rayon de 10 km, la maladie s'est propagée sur un rayon de 80 à 100 km et qui risque de toucher d'autres wilayas limitrophes. Malgré les mesures préventives et les campagnes de vaccination, le nombre d'animaux infectés ne cesse d'augmenter. Paradoxalement, les services vétérinaires de la wilaya de Sétif souffrent du manque de vaccin. Depuis l'apparition il y a une semaine, au douar Bourezane, dans la daïra de Bir El-Arch, d'un foyer de fièvre aphteuse confirmé par le Laboratoire central d'El Harrach (Alger), des mesures d'urgence ont été prises, dont la mise en quarantaine des bêtes situées dans la zone, l'abattage des animaux infectés, l'intensification des contrôles et la vaccination systématique des bovins ainsi que la fermeture des marchés à bestiaux par un arrêté du wali qui interdit également le déplacement de troupeaux sauf après autorisation des services vétérinaires, a affirmé l'inspecteur vétérinaire de wilaya, M. Mourad Saoucha. Mais malgré cette batterie de mesures, plusieurs foyers de fièvre aphteuse ont été détectés à travers d'autres localités de la wilaya de Sétif. «Plusieurs cas de fièvre aphteuse ont été découverts à travers d'autres localités de la wilaya, et malheureusement nous manquons cruellement de vaccins pour faire face à cette épidémie qui risque de toucher d'autres wilayas. Jusqu'à ce jour, nous avons enregistré la mort de 500 bêtes, en majorité des bovins d'engraissement puisque les vaches laitières ont pratiquement toutes été vaccinées auparavant», a déclaré M. Saoucha. Ce dernier déplore l'attitude de certains éleveurs qui omettent sciemment d'alerter les services vétérinaires sur les cas suspects constatés dans leur élevage, et ce, pour éviter leur abattage par les services concernés. Pour rappel, un foyer de fièvre aphteuse a été déclaré, il y a une semaine, dans la région de Bir El-Arch (wilaya de Sétif) suite à une introduction frauduleuse sur le territoire national de bovins de Tunisie qui ont contaminé le cheptel national. Aussi, les propriétaires de ces animaux contaminés ont caché la maladie et jeté les cadavres de 75 têtes bovines. Cette découverte a généré l'intervention rapide des services vétérinaires de la wilaya de Sétif et de l'Institut national de la santé animale pour empêcher la propagation de la maladie vu l'importance du cheptel que compte la région, une zone à forte concentration de bovins d'engraissement avec plus de 20 000 têtes. Notons que la fièvre aphteuse, qui touche tous les mammifères bi-ongulés, à savoir ovins, caprins, bovins, buffles et porcs, cause de graves pertes de production et peut être mortelle, en particulier chez les jeunes animaux. Cette maladie est extrêmement contagieuse et se caractérise par l'apparition d'aphtes et d'érosion sur les muqueuses buccales, nasales ainsi que sur les onglons. La viande et le lait provenant d'animaux malades sont impropres à la consommation, non pas parce que la fièvre aphteuse touche l'homme, mais parce que les aliments entrant dans la chaîne alimentaire devraient provenir uniquement d'animaux en bonne santé. Le virus qui cause la fièvre aphteuse se transmet rapidement d'un animal à l'autre par aérosols transportés par l'air et par contact direct, mais l'homme en étroit contact avec les animaux peut le véhiculer sous les semelles de ses chaussures, sur ses mains ou sur ses vêtements. La fièvre aphteuse ne constitue pas une menace directe pour l'homme.